Le Conseil des Etats vit une période pour le moins amusante. Soucieux de protéger le climat, explique-t-il, le clan bourgeois souhaite restreindre les droits des associations environnementales. Le fait est qu’actuellement, 16 projets de construction ou de surélévation de barrages sont en cours. Mais diverses associations de défense locale et paysagère en ont déjà bloqué trois avec des recours.
Cela inquiète Beat Rieder (C/VS), président de la Commission de l’énergie : « Les projets Grimsel, Trift et Gornerli doivent être mis en œuvre le plus rapidement possible. S’ils sont retardés par les associations de protection de l’environnement, nous ne pourrons pas réaliser la transition énergétique dans les délais prévus», a-t-il déclaré dans la «NZZ». Par ailleurs, l’élu évoque un risque de pénurie énergétique. Une limitation du droit de recours des associations a donc été inscrite à l’ordre du jour du Parlement, par Beat Rieder et le leader du PLR, Thierry Burkart. Le Conseil des Etats devra se prononcer mardi, par le biais d’un décret dit « d’accélération ».
Estimant qu’il avait été expressément garanti que les procédures ordinaires seraient respectées, lorsque les Suisses ont largement accepté la loi sur l’électricité, des associations, comme le WWF ou Greenpeace, ont crié à la trahison. Et Pro Natura souligne que, entre 2010 et 2020, sur environ 750 projets hydrauliques, éoliens ou biomasse réalisés, seuls 62 ont fait l’objet d’un recours.
A Berne, de nombreux élus, notamment de gauche, n’approuvent pas non plus cette demande d’accélération et estiment que, si elle est acceptée, la décision sera soumise à référendum. «L’objectif doit donc être un compromis pour ne pas compromettre l’acceptation du projet», partage le socialiste schaffhousois Simon Stocker. Et le conseiller fédéral Abert Rösti a rappelé que lors de la dernière votation populaire sur le droit de recours des associations, deux tiers des votants se sont prononcés contre une limitation.
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