News Day FR

les tensions demeurent autour des orientations budgétaires lors du nouveau conseil municipal

Ddommage que toutes les tensions ne produisent pas d’énergie. Car les élus bordelais auraient certainement contribué à réduire la facture énergétique de la ville, lors du dernier conseil municipal de l’année. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, l’ambiance était pour le moins électrique lors de cette séance du 17 décembre, où ont été à nouveau discutées les orientations budgétaires de la Ville pour 2025, six semaines après un premier examen.

Alors que les groupes d’opposition Bordeaux ensemble et Renouveau Bordeaux demandaient au maire de reporter le vote du budget initial (prévu le 28 janvier) et, par conséquent, demandaient un report de la présentation des modifications apportées aux orientations budgétaires, Pierre Hurmic s’est vu refuser. « céder à l’immobilité ». Peu importe que le contexte national reste incertain, tout autant que les conséquences de la loi de finances sur les budgets des collectivités territoriales. « Il ne faut pas dépendre du chaos de l’État », affirme le maire. “Car en matière de finances publiques comme en matière d’écologie, décider plus tard, c’est souvent décider trop tard”, a-t-il argumenté. D’autant qu’après refonte des comptes, l’effort demandé à Bordeaux, “bien qu’important”, ne serait plus de 16,5 millions d’euros, comme l’annonçaient les banderoles affichées jusqu’à la semaine dernière sur les façades de l’Hôtel de Ville, mais de 13,6 millions d’euros. De quoi « continuer à agir », veut croire l’édile.

Souscrire un prêt

Mais pour poursuivre la politique d’investissement en équipement à hauteur de 105 millions par an jusqu’à la fin du mandat, et “faire face à l’évolution démographique de la ville”, tout en “excluant toute nouvelle augmentation des taxes foncières”, Claudine Bichet, adjoint aux finances, prévient et assume : « La commune devra recourir davantage à l’emprunt. »

« Sans mesures drastiques d’économies, la Ville se retrouvera en cessation de paiements », objecte l’opposante Béatrice Sabouret qui met en avant « une augmentation de 72 % de l’encours de la dette depuis le début du mandat ». Pour les opérations du plan pluriannuel d’investissement dont l’élu de Bordeaux ensemble déplore qu’elles ne soient pas détaillées.

Une « opacité totale », un « lissage aux moyennes », avec des « recettes et dépenses nouvelles » (par rapport au document présenté en novembre) contre laquelle Nicolas Florian, président de Bordeaux ensemble, ne manque pas de s’indigner. Un « amateurisme » d’autant plus répréhensible pour l’ancien maire que le rapport d’orientation budgétaire « ne tient pas compte de la réalité des faits » et est de fait « obsolète ». La séquence irrite Claudine Bichet qui nie avoir mis « la ville en faillite ». Reste que pour Guillaume Chaban-Delmas (ensemble de Bordeaux) : « Vous ne contrôlez pas les choses. »

Trois heures de débat

Alors que les discours alternent dans une posture convenue entre accusations de l’opposition et défense par les élus de la majorité, Thomas Cazenave (Renouveau Bordeaux) juge le moment tour à tour « ubuesque » et « kafkaïen ». D’autant plus, s’irrite l’ancien ministre des Comptes publics, que la situation nationale actuelle résulte de « votre décision de voter la censure et de jeter le pays dans une grave incertitude ».

Effet réactif garanti : ce passage du débat local à la politique nationale exacerbe les tensions partisanes. Où chaque camp se prête alors au jeu du « ce n’est pas moi, c’est l’autre », la majorité municipale transférant la responsabilité de la situation au choix présidentiel de dissolution. De quoi faire sortir Pierre Hurmic de ses gonds, agacé de constater que « il n’y a qu’ici qu’on a des élus de droite aussi polarisés ».

Une suspension de séance serait la bienvenue pour apaiser les tensions et poursuivre les débats. Loin de la sérénité et de la constructivité que réclamait en préambule le maire, lui qui a voulu démontrer sa volonté « d’avancer ». Pas sûr qu’au terme de ces trois heures d’échanges désagréables, l’assemblée aboutisse.

Un soutien unanime à Mayotte

Au lendemain du passage du cyclone Chido dans le département d’outre-mer, un amendement a été proposé en préambule aux aides allouées aux associations. Exprimant « notre soutien à tous les Mahorais », Pierre Hurmic a souhaité qu’une aide exceptionnelle de 10 000 euros soit accordée au fonds d’urgence de Mayotte du Secours populaire français. La délibération a été adoptée à l’unanimité. Non sans que les oppositions de gauche – Philippe Poutou – et de droite – Géraldine Amouroux – repositionnent le sujet au cœur de la politique nationale. Le premier pointe les carences de l’État dans ce domaine, tandis que le second rappelle qu’il « a fait beaucoup depuis 2011 ».

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :