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Editorial La Roche-sur-Yon
Publié le
17 décembre 2024 à 15h30
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« On s’invite à ouvrir les portes partout où il y a de la lumière », sourit Florent. Et les portes s’ouvrent à chaque fois. »
Samedi 14 décembre 2024, les portes de l’Ehpad (Ehpad), Le Richelieu, à La Roche-sur-Yon, se sont ouvertes pour accueillir le trio où leur improvisation musicale résonnait avec une intensité émotionnelle rare.
Collectez des fragments de vie
Les semaines précédentes, ils avaient déjà arpenté les couloirs de la résidence, rencontrant tout le monde et récoltant une multitude de fragments de vie.
Le tout est devenu un « one-shot » devant les résidents et leurs familles, comme un dialogue entre ceux qui approchent de la fin de leur vie et ceux qui voient leurs propres parents vieillir.
Portés par la musique de Dan, les mots résonnent. Ils ont parfois mal. Ils parlent d’inévitabilité :
« Je ne voulais absolument pas aller en maison de retraite. Mais quand j’ai eu un accident vasculaire cérébral, je n’ai plus eu le choix… J’ai du mal à marcher, c’est pour ça que je suis là… C’est difficile de se dire qu’on n’a plus de chez soi. C’est tellement dur. »
Ils parlent de la peur de gêner : « Quand il faut s’occuper d’une vieille mère, ce n’est pas très amusant. Alors j’essaie de ne pas trop les déranger. »
Ils décrivent la vie qui s’étire inexorablement.
«C’est mort ici. Dans les maisons de retraite, c’est horrible… J’aurai 98 ans le mois prochain. Avec mes souvenirs, je fabrique un drap chaud à poser sur mes pieds le soir… C’est le début de la fin, on n’a pas vu la vie passer… Je ne suis pas pressée, j’ai envie de continuer à danser. »
Solitude
Ils expriment aussi la solitude, si présente, si forte. « Je me dis, personne, absolument personne, ne mérite de mourir seul dans un lit étranger… Quand je pars, j’espère, c’est bête, mais j’espère au moins que quelqu’un laisse un vide. »
Tic, tac, tic, tac, les aiguilles de l’horloge tournent sans s’arrêter. Mais ici, le - semble parfois s’être arrêté.
Alors, elle revêt son habitude d’empathie et de bienveillance pour des instants suspendus, où seule la rencontre a du sens.
De tous ces mots, La regrettée Lucette a fait une prestation poignante.
Ce que nous voulons, c’est mettre en valeur les paroles invisibles, soutient Vincent. Et surtout éviter que les gens s’autocensurent et n’aient pas honte de dire ce qui est important pour eux.
Mais grâce à ce spectacle, c’est aussi un message de vie puissant pour ceux qui suivront qui a été transmis par les résidents de l’Ehpad :
« Quand on a des projets, il faut tout faire pour les réaliser… Avant de vous quitter, je dois vous dire que tout est une aventure. Il faut vivre cette aventure, sans peur au ventre ! »
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