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INONDATION DU FLEUVE SÉNÉGAL, BELLI DIALLO, VILLAGE DE LA RÉSILIENCE

Matam, 17 déc (APS) – Le village de Belli Diallo, dans la région de Matam (nord), comme toutes les localités touchées par la crue du fleuve Sénégal, est un symbole de résilience. Ses habitants, relocalisés sur un site de réinstallation, tentent de retrouver une vie normale, avec l’espoir de retrouver bientôt leurs maisons envahies par les eaux.

Situé à environ trois kilomètres de la ville de Matam, Belli Diallo ressemble encore aujourd’hui à un village fantôme. Et pour cause, en octobre dernier, la crue du fleuve Sénégal a contraint ses habitants à quitter leurs habitats gagnés par la montée des eaux du fleuve Sénégal.

Trois mois plus tard, le décor n’a pas encore changé. Des vestiges de maisons détruites par la fureur des eaux accueillent le visiteur. Certains éviscérés, d’autres dépourvus de toit, d’autres encore complètement rasés.

Leurs anciens occupants vivent désormais de l’autre côté du village, sur la route qui mène aux champs du Walo, sur des terres réservées aux cultures de décrue. Ici, vingt-quatre familles vivent dans des conditions précaires, dans des cabanes qui ne protègent ni de la poussière, ni du vent, ni du froid.

» Depuis que les eaux ont envahi notre village, nous vivons ici, dans cet espace, avec nos familles. C’est ici que nous faisons tout. Nos maisons n’ont pas résisté», confie Mamadou Sy, un bûcheron qui tente tant bien que mal de retrouver une vie normale.

Non loin de ce qu’il appelle désormais chez lui, il a timidement repris son travail. « Cela n’a rien à voir avec notre maison en torchis, où j’ai passé presque toute ma vie », raconte Mamadou en multipliant les coups de hache appuyés contre de grosses branches de bois mort. Son fils de trois ans, conscient seulement de son âge, est en train de jouer à côté de la cabane. Un abri fait de bric et de broc : paille, bois, morceaux de tissus, toiles et nattes.

Mamadou Sy vit désormais ici avec sa petite famille. En attendant le retrait des eaux et la reconstruction de son ancienne maison, c’est un moindre mal.

Dès les premiers jours de la crue du fleuve, les maisons furent littéralement envahies par les eaux et complètement vidées de leurs occupants qui se retrouvèrent sans abri en l’espace de quelques heures.

La famille de Mamadou Sy et vingt-trois autres personnes du village de Belli Diallo ont été contraintes d’installer des cases de fortune. Posté devant sa cabane de fortune, il symbolise toute la résilience des habitants de Belli Diallo. La plupart continuent de vaquer à leurs occupations comme si de rien n’était, en attendant des lendemains meilleurs.

Une vie de village se crée. A côté de chaque cabane, des ustensiles de cuisine sont posés au sol ou suspendus. Motos et charrettes, sacs de ciment recouverts de bâches ajoutent un charme ordinaire à ce tableau de famille.

Des promesses et un semblant de vie normale

Au moment où presque toutes les femmes de ce site de réinstallation sont allées vendre du poisson au marché de Matam, une dame sort de sa case. Malgré sa petite taille, elle doit se pencher pour sortir. Vêtue d’un boubou multicolore, le visage marqué par le froid qui sévit depuis plusieurs jours, Aminata Diallo désespère de voir perdurer la situation précaire dans laquelle vivent les habitants de son village.

» Toutes les promesses qui nous ont été faites ne sont toujours pas tenues. Depuis deux mois, nous vivons ici avec toutes nos familles », dit-elle. Le maire d’Ogo, commune voisine, avait promis de reconstruire tout le village de Belli Diallo, mais pour l’instant, rien de tel ne s’est concrétisé, ajoute Aminata Diallo, aux yeux de qui le plus important est la reconstruction des anciennes habitations. .

Mamadou Abdoulaye Camara, le chef du village, est du même avis. « La reconstruction de Belli Diallo est devenue urgente », compte tenu de la situation précaire dans laquelle se trouvent ses habitants, dit-il.

Pour l’heure, les vingt-quatre familles vivant sur le site de réinstallation tentent de reprendre leurs habitudes dans un nouveau décor marqué par des scènes de vie ordinaire. Les adultes poursuivent leurs activités quotidiennes principalement axées sur la pêche, le commerce et l’agriculture de décrue.

Des groupes d’enfants, dans leur insouciance, continuent de courir et de sauter en poussant des cris qui s’entendent à plusieurs mètres. L’ambiance est joyeuse, signe que tout n’est pas perdu malgré les difficultés.

 
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