Victimes d’un imbroglio politique entre la Métropole et la Ville de Grenoble, plusieurs associations culturelles ont vu leurs subventions réduites pour l’année à venir.
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Les festivals culturels de la métropole grenobloise sont-ils en grand danger ? Vendredi 13 décembre, une dizaine d’organismes culturels ont appris la réduction de leurs subventions allouées par la Métropole.
«Lorsque l’annonce a été faite, nous étions tous très inquiets. Il y avait beaucoup d’enthousiasme et un peu de colère. On s’est posé beaucoup de questions”explique Yves Contreras, vice-président du Jazz Club de Grenoble, à l’origine d’une manifestation, qui a lieu chaque année entre septembre et octobre, dans dix villes de la métropole.
« Du côté de la Métropole, nous sommes passés de 50 000 à 10 000 euros de subventions. C’est un coup dur, » s’inquiète également Jérôme Catz, directeur du Street Art Festival. D’autant que la réduction des subventions de la Ville de Grenoble est de 15 000 euros. En gros, cela fait 55 000 euros de moins. Cela représente deux salaires à - plein, qui permettent de faire fonctionner la structure qui soutient le festival. »
« Concrètement, nous n’avons plus de trésorerie pour démarrer l’année. Cela nous oblige à repenser le modèle économique du festival »poursuit celui qui envisage de lancer un appel aux dons en ligne pour prolonger l’aventure de l’un des plus grands festivals de street art d’Europe.
A l’origine de la déception : une nouvelle escarmouche entre la Métropole et la Ville de Grenoble. Fin mars dernier, le conseil métropolitain a voté un changement de statut pour élargir ses compétences en matière de ressources en eau. Ces changements de statut anticipent également des modifications dans le domaine de la culture.
Quelques mois plus tard, en juin dernier, le conseil municipal de Grenoble rejetait cette fois ce changement de statut, qui concernait tous les territoires. Mais sans la compétence « culture » en son sein, la Métropole n’a pas pu étendre son soutien aux différentes structures : « La Métropole souhaite poursuivre son soutien à tous les acteurs culturels, qu’elle a subventionné jusqu’à aujourd’hui. Cependant, l’absence de modification des statuts de la Métropole nous empêche de maintenir ce soutien »a déploré Pascal Clouaire, vice-président de Grenoble-Alpes Métropole chargé de la culture.
“Nous considérons cela comme une injustice”il ajoute et précise que“aucun recours n’est possible”. Dans un communiqué, l’assistante culturelle de Grenoble, Lucille Lheureux, a répondu : “En pratique, Pascal Clouaire avait toute possibilité d’agir autrement et il doit prendre une décision qui n’a rien à voir avec le refus du transfert de compétence.”
Le député explique que la Métropole dispose, dans son arsenal, de plusieurs “solutions” de poursuivre son soutien aux associations : « Le président lui-même montre qu’il peut agir s’il le souhaite. Il a récemment signé des arrêtés de financement pour des associations que la Métropole n’est plus censée aider. On perd notre latin, du bien au mal… Des décrets qui financent donc certaines associations, au titre du développement économique.» Selon elle, la Métropole chercherait avant tout à respecter un budget dans un contexte difficile pour les collectivités locales.
Au centre de cette bataille politique, les associations culturelles font office de victimes collatérales : « Sur le fond, nous ne voulons pas être la balle de ping-pong entre le maire de Grenoble et le président de la Métropole. La culture ne se fait pas par le troc, elle n’est pas une marchandise »Yves Contreras le concède.
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