De telles tentatives de fraude ne sont pas rares. Et certains sont prêts à tout. A Taïwan, un étudiant de 21 ans s’est volontairement coupé les deux jambes avant de simuler un accident de voiture avec un complice afin de toucher près de 2,5 millions d’euros d’indemnisation. Mais ses jambes, déjà nécrosées à l’arrivée des secours, ont intrigué les enquêteurs. Non seulement l’étudiant est mort, mais il a été emprisonné pour tentative de fraude à l’assurance.
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Si les cas sont extrêmes, la fédération Assuralia confirme que le problème n’est pas anecdotique pour nous. Chaque année, près de 6 500 cas de fraude avérée sont détectés. Pour un montant de près de 155 millions d’euros. Soit 23 850 € en moyenne par dossier. « Mais ce n’est que la pointe de l’iceberg », commente Nevert Degirmenci, porte-parole d’Assuralia.
Erwig Rutten, conseiller antifraude chez Assuralia, le confirme. «Il est impossible de dire avec précision combien de cas de fraude passent malheureusement entre les mailles du filet. Des études estiment qu’entre 5 et 10 % des indemnisations versées n’auraient pas dû l’être. Mais c’est invérifiable. .»
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Des remboursements indus qui pèsent sur la collectivité : ce sont en fait tous les assurés qui paient ces fraudes. Un peu comme le prix du yaourt qui inclut les pertes liées aux vols à l’étalage dans les supermarchés, les primes que tout le monde paie chaque année couvrent aussi ces fraudes à l’assurance.
Les fraudes non détectées représenteraient entre 400 et 800 millions d’euros. Soit entre 35 et 70 € par an et par citoyen belge.
Jusqu’à 5 ans de prison et des milliers d’euros d’amende !
Mais tenter de tromper l’assureur n’est pas une bonne idée : lorsque le détective privé mandaté par l’assureur a connaissance de faits constitutifs d’un délit ou d’un crime, il est tenu d’en avertir le procureur du Roi. Qui peut décider de poursuivre le fraudeur en justice. En correctionnelle. Ce qui peut entraîner de lourdes peines allant jusqu’à 5 ans de prison et des milliers d’euros d’amende, en plus des frais de procédure et des pénalités propres à chaque assureur.
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Et au fil du -, les gestionnaires de sinistres – qui peuvent également être aidés par des outils informatiques – parviennent à détecter les tentatives de fraude sur des déclarations de sinistres réelles. “Il existe des feux clignotants, des critères d’alerte très caractéristiques en cas de tentative de fraude”, précise Roel Soetens. “C’est par exemple étonnant le nombre de chats qui traversent devant les voitures.”
Cependant, le montant de la créance, contrairement aux idées reçues, n’est pas vraiment un critère d’alerte. « On peut avoir des dégâts de 100 000 €, par exemple suite à des inondations, et être de bonne foi, confie Erwig Rutten. Tout comme on peut déclarer une perte de 500 € et c’est suspect. Un affilié qui déclare une perte de 500 € pour la dixième fois en deux ans sera ainsi plus suspect qu’une personne qui n’a déclaré qu’une perte de 100 000 € en 30 ans.
400 détectives privés travaillent pour les assureurs
En cas de soupçon, il appartient à l’assureur de prouver que l’assuré tente de commettre une fraude. « Au fond, l’assuré doit être considéré comme de bonne foi, assure Roel Soetens. Mais il existe des critères d’alerte. Et au fil du -, le gestionnaire des sinistres développe un flair pour repérer les tentatives de fraude. Chaque entreprise a ses critères et en cas de doute, elle peut désigner un enquêteur pour vérifier les faits.
Sur les 800 « détectives privés » actifs en Belgique, environ la moitié travaillent pour des assureurs. Et sont chargés de vérifier s’il y a ou non tentative de fraude. «Mais tous les cas suspects ne font pas nécessairement l’objet d’une enquête, explique Erwig Rutten. D’abord parce qu’un gestionnaire de sinistres reçoit chaque jour près de 20 signalements à traiter. Deuxièmement parce qu’une enquête coûte cher. Lorsque vous lancez une enquête pour un préjudice de 700 €, nous disposons de nombreux éléments qui laissent penser qu’il s’agit d’une tentative de fraude… »
En cas de fraude constatée, outre le risque d’emprisonnement du fraudeur, l’assurance peut résilier le contrat en question. “Mais il peut aussi résilier tous les autres contrats qui liaient le fraudeur à l’assurance. Et remplissez le fichier RSR qui trace (NDLR : depuis 5 ans) l’historique de chaque assuré et qui est partagé entre tous les assureurs. Cela peut augmenter la prime du fraudeur lorsqu’il s’est réassuré ailleurs.»
Des publicités pour arnaquer votre assurance sur Facebook !
Selon Assuralia, les accidents domestiques, l’intervention d’animaux de compagnie et les sinistres automobiles constituent les principaux types de fraude. «Il existe également des fraudes liées aux accidents du travail», explique Roel Soetens. “Par exemple, avec un footballeur qui se casse le bras dimanche, et fait semblant de tomber dans les escaliers de son bureau le lendemain, pour être couvert par l’assurance de son entreprise.”
Ou celui qui multiplie les accidents. Sur Facebook, par exemple, il y a des publicités pour des voitures qui s’écrasent intentionnellement. Sur Facebook, un internaute propose de créer un « véritable accident de voiture » pour seulement 2 000 euros. « Il y a aussi des cas trop bien documentés. Comme cette personne qui avait en effet pris des photos de ses objets de valeur et pesé son or deux jours seulement avant un cambriolage. Il ne s’agit pas nécessairement d’une fraude avérée. Mais avouez que c’est suspect. Cela attirera forcément l’attention du gestionnaire des catastrophes.
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