- Auteur, Amy Walker
- Rôle, Nouvelles de la BBC
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4 décembre 2024
Le gouvernement français est tombé après l’éviction du Premier ministre Michel Barnier à la suite d’un vote de censure.
Les députés ont voté massivement en faveur de la motion contre lui, trois mois seulement après sa nomination par le président Emmanuel Macron.
Les partis d’opposition ont déposé la motion après que l’ancien négociateur du Brexit ait utilisé de manière controversée ses pouvoirs spéciaux pour faire adopter son budget sans vote.
C’est la première fois depuis 1962 qu’un gouvernement s’effondre à la suite d’un vote de censure.
Son renversement accentuera l’instabilité politique actuelle de la France, après que les élections anticipées de l’été n’ont laissé aucun groupe majoritaire au Parlement.
Les députés devaient voter pour ou s’abstenir lors du vote de mercredi, 288 voix étant nécessaires pour que la motion soit adoptée. Au total, 331 députés ont voté en faveur de la motion.
M. Barnier est désormais contraint de présenter la démission de son gouvernement, et le budget qui fut à l’origine de sa chute est désormais obsolète.
Il s’agit d’un moment inquiétant pour la France, car il n’existe aucune perspective évidente de résolution de la crise politique dans un avenir proche.
L’extrême droite et la gauche radicale ont déposé des motions de censure après que M. Barnier ait fait adopter lundi des réformes de la sécurité sociale en invoquant un décret présidentiel, sans parvenir à obtenir un soutien suffisant pour ces mesures.
L’alliance de gauche Nouveau Front Populaire (NFP), qui a remporté le plus grand nombre de sièges aux élections législatives, a vivement critiqué la décision de M. Macron de désigner le centriste Barnier plutôt que son propre candidat.
Aux côtés du Rassemblement national (RN), d’extrême droite, elle a jugé inacceptable le budget de M. Barnier, qui prévoyait une réduction du déficit de 60 milliards d’euros (49 milliards de livres sterling).
Marine Le Pen, chef de file du RN, a déclaré que le budget était « toxique pour les Français ».
Dans un entretien à TF1, Mme Le Pen a déclaré qu’il n’y avait “pas d’autre solution” que de destituer M. Barnier.
Interrogée sur les perspectives du président français, elle a répondu : « Je ne demande pas la démission d’Emmanuel Macron. »
Toutefois, Mme Le Pen a ajouté que “si nous ne respectons pas la voix des électeurs, si nous ne respectons pas les forces politiques et si nous ne respectons pas les élections”, la pression sur le président sera “évidemment de plus en plus forte”. .
M. Macron, de retour en France après une visite d’État en Arabie Saoudite, doit prononcer jeudi soir un discours télévisé à la nation.
Elle n’est pas directement affectée par le résultat du vote, car la France élit son président séparément de son gouvernement.
Il a également déclaré précédemment qu’il ne démissionnerait pas, quel que soit le résultat du vote de mercredi.
Avant le vote, M. Barnier a déclaré à l’Assemblée nationale que son limogeage ne résoudrait pas les problèmes financiers du pays.
“Nous sommes arrivés à un moment de vérité, de responsabilité”, a-t-il déclaré, ajoutant que “nous devons regarder la réalité de notre dette”.
« Ce n’est pas par plaisir que je propose des mesures difficiles.
M. Barnier devrait rester en poste pendant que M. Macron choisit son successeur.
Mais il devrait agir rapidement pour former un gouvernement afin d’éviter l’embarras d’un gouvernement inexistant – notamment parce que le président américain élu Donald Trump est attendu à Paris ce week-end pour la réouverture de la cathédrale Notre-Dame.
Aucune nouvelle élection parlementaire ne pouvant avoir lieu avant juillet, l’impasse actuelle à l’Assemblée – où aucun groupe ne peut espérer obtenir une majorité ouvrière – risque de perdurer.
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