Le président français Emmanuel Macron a annoncé mardi qu’il coprésiderait avec le prince héritier d’Arabie saoudite et dirigeant de facto Mohammed ben Salmane une conférence sur la création d’un État palestinien en juin 2025.
« Nous avons décidé de co-présider pour juin prochain […] une conférence pour les deux États (l’un israélien, l’autre palestinien) avec l’idée que dans les mois à venir nous multiplierons et unirons ensemble nos initiatives diplomatiques pour emmener tout le monde sur cette voie », » a-t-il déclaré aux journalistes français au deuxième jour de sa visite d’État en Arabie Saoudite.
Appels à une solution
Une annonce qui intervient alors que l’Assemblée générale de l’ONU devrait voter mardi à New York un projet de résolution visant à organiser une telle conférence internationale en juin. Les appels à une solution à deux États, basée sur un État palestinien aux côtés d’Israël, se sont intensifiés depuis le début de la guerre à Gaza.
En mai, l’Irlande, la Norvège et l’Espagne ont annoncé la reconnaissance de l’État de Palestine, suivies par la Slovénie en juin. Interrogé sur la reconnaissance par la France, Emmanuel Macron a réitéré qu’il avait le “volonté de le faire” plus “ au moment utile (c’est-à-dire) où il déclenche des mouvements réciproques de reconnaissance.
“Je n’exclus rien d’avance” la conférence de juin, a-t-il ajouté. “ Cela dépend de la manière dont la situation évolue sur le terrain. dit-il. “ Nous souhaitons impliquer plusieurs autres partenaires et alliés, européens et non européens, prêts à avancer dans cette direction mais qui attendent la France. nota-t-il encore.
Il s’agit aussi “ce faisant, déclencher un mouvement de reconnaissance en faveur d’Israël qui permettra également d’apporter des réponses en termes de sécurité pour Israël et de convaincre que la solution à deux Etats est une solution pertinente pour Israël lui-même”, a-t-il souligné.
Discussions avec Washington
L’Arabie saoudite, poids lourd du Moyen-Orient et gardienne des deux lieux saints de l’islam, est engagée dans des pourparlers avec Washington pour normaliser ses relations avec Israël et accorder des garanties de sécurité aux États-Unis.
Mais à la mi-septembre, le prince héritier a exclu la reconnaissance d’Israël avant le “création d’un Etat palestinien”aux côtés de celui d’Israël. Paris et Riyad font pression pour « solution à deux États »rejeté par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
“Tout le monde est lucide sur le fait qu’il y a aujourd’hui une réalité politique en Israël avec une coalition qui ne le permet pas mais qu’il y a aussi une réalité de terrain qui va s’imposer à tout le monde”, a déclaré Emmanuel Macron.
Le président français a également dénoncé, notamment en Cisjordanie, «des violations extrêmement graves du droit international (..) poussées par des extrémistes qui veulent une colonisation sans fin et détruisent la possibilité d’avoir deux Etats».
“Nous n’abandonnerons pas cela” il a martelé en désignant « des gens qui adoptent une ligne très dure et donnent le sentiment d’agir de manière décomplexée ».
Related News :