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l’usine Volta de Granby s’annonce exemplaire

Energy Solutions Volta Canada prévoit utiliser du chrome hexavalent, un élément redouté pour ses effets nocifs sur la santé, dans son usine de fabrication de tôles de cuivre à Granby. Cependant, l’entreprise assure qu’un équipement de pointe garantira qu’il n’y aura aucun impact négatif sur l’environnement.

Nous voulons être une entreprise citoyenne exemplaire, cela fait vraiment partie de nos valeurss’exclame Daniel Guillemette, responsable santé, sécurité et environnement chez Volta Canada Energy Solutions.

Il a accepté de nous accueillir sur le chantier de construction de l’usine pour faire le point sur l’un des plus importants projets industriels à Granby des dernières décennies. La construction de l’usine d’environ 47 000 pieds carrés est achevée à 40 %.

Nous avons des exigences encore plus élevées que celles exigées par la norme.

Une citation de Daniel Guillemette, gestionnaire santé, sécurité et environnement chez Volta Canada Energy Solutions.

La structure du bâtiment est en place pour accueillir les équipements qui transformeront les déchets en feuilles de cuivre en utilisant de l’acide sulfurique, de l’eau et de l’air.

Les cuves qui transformeront le cuivre y seront prochainement installées.

Photo : Radio-Canada / Tournage

Ces fiches seront utilisées pour les batteries des voitures électriques. C’est ce qui permet au courant de traverser la batterie.explains Mr. Guillemette.

Un drapeau rouge

Le chrome hexavalent est utilisé au stade du placage, lorsque le cuivre est transformé en feuilles, pour améliorer la résistance à la corrosion.

Ce n’est pas une substance comme les autres, selon le professeur de chimie environnementale à l’Université de Montréal Sébastien Sauvé. C’est exactement ce qui a provoqué le scandale dans l’histoire d’Erin Brockovichsouligne-t-il.

Erin Brockovich est connue pour avoir remporté une bataille juridique contre une société multinationale qui polluait l’eau potable de Californie. En 2000, elle a été interprétée par l’actrice Julia Roberts dans un film portant son nom.

Un rejet de chrome dans l’eau ou dans l’air, même s’il est reconnu cancérigène, selon M. Sauvé, pourrait être inquiétant. Il faut faire preuve de vigilance, et tout dépendra des détails des programmes de surveillance.

Il y a clairement un signal d’alarme qui se déclenche lors de l’utilisation de chrome hexavalent.

Une citation de Sébastien Sauvé, professeur de chimie environnementale à l’Université de Montréal

Daniel Guillemette se veut rassurant concernant la gestion de chrome. Volta prévoit de transformer le chrome hexavalent en chrome trivalent à la fin du processus, le rendant ainsi non toxique.

L’entreprise construit également sa propre usine de traitement des eaux usées, qui acheminera une eau conforme aux normes dans le réseau d’égouts de la Ville de Granby. Il y aura des résidus de chrome et de cuivre [dans l’eau de procédé]mais en passant par la station d’épuration, nous nous assurerons que nos eaux usées qui seront envoyées à la ville répondent aux normes, et même au-delàil explique.

Une molécule qui transforme

Le professeur Sébastien Sauvé estime qu’un traitement adéquat est tout à fait plausible. Ils peuvent changer le chrome hexavalent en chrome trivalent et réduire les enjeux, c’est vrai. Il faut simplement s’assurer que c’est bien fait et qu’il y a un programme de surveillance et de conformité environnementale.souligne-t-il.

Ce programme est d’autant plus essentiel, selon lui, que le chrome trivalent peut être retransformé en chrome hexavalent une fois dans la nature, en fonction des conditions environnementales.

Daniel Guillemette espère que le projet Volta recevra bientôt l’approbation du ministère de l’Environnement pour l’exploitation de la centrale. L’entreprise estime qu’elle n’est pas assujettie à la procédure d’évaluation et d’examen des impacts environnementaux, qui aurait pu inclure une analyse du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE).

Des impacts économiques importants

Au bureau du maire de Granby, on constate que Volta a déjà démontré sa volonté de s’impliquer dans la communauté et a adopté de bonnes pratiques environnementales.

Julie Bourdon se réjouit particulièrement que l’entreprise ait accepté de réduire le volume d’eau qui sera utilisé lors de la production. C’est une usine qui consomme beaucoup d’eau, mais nous sommes venus restreindre ce qu’ils pouvaient utiliser, souligne-t-elle. Ils ont dû utiliser les nouvelles technologies. Elle risque d’être l’une des entreprises les plus environnementales [de toutes les usines qui appartiennent à Volta].

C’est un très beau projet dans le secteur des batteries. Nous sommes très fiers de pouvoir les recevoir.

Une citation de Julie Bourdon, mairesse de Granby

En plus des droits de mutation qui ont permis d’augmenter le surplus de la Ville en 2023, l’entreprise prévoit offrir plus de 200 emplois bien rémunérés. Une entreprise comme celle-ci paiera de bonnes taxes municipalesexplique Mme Bourdon.

Les fournisseurs régionaux ont également été priorisés, souligne Daniel Guillemette. Cela fait partie de nos valeurs. Il assure également que malgré les difficultés financières de Northvolt, qui pourrait être un client important, le projet n’est pas compromis. Nous avons déjà des clients ici, au Canada et aux États-Unis. Notre volonté est de répondre à leurs besoins actuels.

Un procédé qui suscite également de l’intérêt

Au-delà des enjeux environnementaux, l’usine Volta attire également l’attention pour son procédé jugé moins traditionnel par le professeur Claude Bazin, du département de génie des mines, de la métallurgie et des matériaux de l’Université Laval.

Aucune étape de fusion n’est notamment prévue. Habituellement, vous plaquez le cuivre, le faites fondre, puis le façonnez dans la forme souhaitée. Ils confectionnent directement une assiette. J’ai trouvé cette méthode géniale.

Je trouve ce système ingénieux.

Une citation de Claude Bazin, professeur au Département de génie minier, métallurgique et des matériaux de l’Université Laval

En évitant l’étape de fusion, on réduit aussi certains risques environnementaux, selon M. Bazin. Il n’y a pas de fusion, donc il n’y a aucun risque de rejet d’arsenic ou d’autres choses qui pourraient être problématiques pour l’environnement.

Il ne s’inquiète pas des risques technologiques, puisque Volta possède déjà plusieurs usines ailleurs dans le monde, notamment en Hongrie. Ils prennent une technologie qui existe déjà et ils vont l’adapter au Québec.

Volta devra cependant se procurer des déchets de cuivre non contaminés, ce qui pourrait constituer un défi, selon le professeur. Je pense que ce sera un défi d’avoir des résidus de cuivre propres, qui ne soient pas trop remplis de déchets.

La recherche de fournisseurs est également en cours, selon Daniel Guillemette. On espère que ce seront des fournisseurs ici, au Québec, mais sinon, il y en a en Ontario.

Volta prévoit de démarrer ses opérations fin 2025.

 
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