En poste depuis le 21 septembre, Guillaume Kasbarian, ministre de la Fonction publique, de la Simplification et de la Transformation de l’action publique, inquiète déjà les syndicats. A tel point que l’intersyndicale a décidé de manifester ce jeudi 5 décembre. Dans l’Oise, le rassemblement aura lieu à Beauvaisdevant la préfecture, à 14 heures. Et des tracts seront distribués à partir de 7 heures à Catenoy et Beauvais, au rond-point de l’A16 et de la RN31.
«Une fois de plus, il veut sanctionner les trois camps (de la fonction publique : Etat, territoriale et hospitalière NDLR), souffle Johan Pernier, coordinateur départemental CGT de la fonction publique territoriale. Nous nous mobilisons contre les trois jours d’attente dans la fonction publique, au lieu d’un, contre l’augmentation de la rémunération à 90% du salaire lors des arrêts maladie, et contre le non-paiement du GIPA. (garantie individuelle de pouvoir d’achat NDLR).»
Créé en 2008 sous Nicolas Sarkozy, le GIPA permet aux fonctionnaires qui n’ont pas vu leur salaire augmenter depuis quatre ans de bénéficier d’une garantie qui rattrape l’inflation. Et donc ne pas être un perdant. Sauf que le ministre de la Fonction publique souhaiterait y mettre un terme, cette année. “Cela concerne toutes les catégoriesprécise Fabrice Ogasenoff, secrétaire général CGT du centre hospitalier Isarian de Clermont. Y compris les catégories C, donc les salaires les plus bas. C’est scandaleux.»
Les congés de maladie ciblés par le ministre
Les congés maladie seraient également visés par le nouveau ministre Kasbarian, avec l’augmentation d’un à trois jours de carence pour les fonctionnaires, ainsi que la réduction de l’indemnisation des jours d’arrêt maladie. “Cela suggère que les médecins accordent des arrêts maladie comme ça, sans réfléchir», déplore Pierre Ripart, secrétaire départemental FSU (fédération syndicale unitaire). “Dans la fonction publique hospitalière, quatre agents sur dix ne terminent pas leur carrièreajoute Fabrice Ogasenoff. Nous allons leur ajouter à nouveau cela. Les effectifs diminuent, les agents ne peuvent pas faire le travail de tout le monde, il est normal qu’ils tombent en panne.» «A l’hôpital de Clermont, cinq infirmiers sur douze manquent à l’appel, il y a forcément des problèmes physiques et psychologiques au bout d’un moment», appuie Lucie Morel, secrétaire adjointe CGT au CHI de Clermont.
Rencontrés ce lundi 2 décembre à la maison syndicale de Beauvais, les intersyndicaux s’inquiètent de cette future attaque contre la fonction publique. “En nous attaquant, le gouvernement s’en prend à la fonction publiquelaments Pierre Ripart. Et ce sont les utilisateurs qui paieront.»
Selon eux, la grève de ce jeudi 5 décembre sera bien suivie dans l’Oise. “Sur les 860 écoles du département, 300 nous ont répondu, et il y a 70 % de grévistes.», indique Pierre Ripart. De nombreux services devraient être fermés. Et la mobilisation pourrait s’étendre jusqu’à la semaine prochaine, du 10 au 12 décembre.
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