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Au procès de l’assassinat de Samuel Paty, la mise en examen de l’imam Chalghoumi contre son vieil ennemi Abdelhakim Sefrioui

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L’imam Hassen Chalghoumi, au premier jour du procès pour l’assassinat de Samuel Paty, à Paris, le 4 novembre 2024. SARAH MEYSSONNIER / REUTERS

Un réquisitoire avant l’heure. Il arrive, lors d’un procès, qu’un témoin se montre plus sévère que le procureur. Moins nuancé aussi, parfois. L’imam Hassen Chalghoumi n’est pas procureur, mais il est un peu plus qu’un témoin : il a lui-même été victime des agissements de l’un des accusés du procès pour l’assassinat de Samuel Paty, l’agitateur islamiste Abdelhakim Sefrioui, jugé pour avoir entrepris la campagne de haine qui sera fatale au professeur.

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« Sans cet individu, Samuel Paty serait encore dans sa classe »» a cinglé l’imam de Drancy (Seine-Saint-Denis), mercredi 27 novembre, devant la cour d’assises spéciale de Paris. Abdelhakim Sefrioui est un vieil ennemi d’Hassen Chalghoumi. Entre janvier et avril 2010, il avait, à la tête de son collectif Cheikh Yassine, organisé de nombreuses manifestations très virulentes contre l’imam, à qui il reprochait d’avoir pris position “contre le port du voile intégral”. Visé par des menaces de mort, ce dernier a dû être placé sous protection policière.

Dès le début de sa déposition, nous avons mesuré le ressentiment légitime que le témoin nourrit contre l’accusé depuis près de quinze ans. « Ma vie est finie depuis que Sefrioui est entré dans ma vie. Je suis le seul imam au monde qui prêche avec un gilet pare-balleslâche-t-il, visiblement ému. Prendre un café en terrasse est devenu pour moi un réconfort, je ne peux le faire que dans des pays qui ne me connaissent pas. Les gens ont mis ma tête à prix à 250 000 euros… » Et puisque l’accusé a « détruit » sa vie en faisant de lui un « cible », l’imam est persuadé qu’il est également coupable d’avoir supprimé celui de Samuel Paty.

“Cet homme m’a mis une fatwa sur la tête”

Hassen Chalghoumi consacrera donc l’intégralité de son témoignage à dénoncer le « dangerosité » de son meilleur ennemi, comparant la campagne de diffamation dont il a été victime en 2010 et la cabale lancée contre le professeur dix ans plus tard. Premier élément de la méthode Sefrioui : la manifestation. En janvier 2010, raconte-t-il, les militants de son collectif « Entrés dans la mosquée, nous avons été obligés d’arrêter de prêcher pendant plusieurs semaines ». Lors d’une réunion avec le proviseur du collège Samuel Paty, l’agitateur a également menacé d’organiser une manifestation devant l’établissement.

Deuxième instrument : la médiatisation. « Il a fait appel à des médias étrangers, comme Al-Jazeera. Mon visage était partout. Cet homme m’a mis une fatwa sur la tête. Ils ont même filmé ma femme et elle a été insultée sur les marchés… » L’agitateur a de la même manière tourné une vidéo et contacté la chaîne qatarie Al-Jazeera alors qu’il reprenait la polémique sur le parcours de Samuel Paty.

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