Un homme a été placé en garde à vue lundi 25 novembre à Grenoble, dans le cadre de deux cold cases datant de 1988 et 2000. L’individu, âgé d’une soixantaine d’années, pourrait être impliqué dans les meurtres de Nathalie Boyer et Leila Afif. L’avocate de la famille Boyer exprime son soulagement.
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Ce lundi 25 novembre, un homme a été placé en garde à vue dans les locaux de la section de recherche de la gendarmerie de Grenoble. Agé d’une soixantaine d’années, il est soupçonné d’être impliqué dans les meurtres de Leila Afif et Nathalie Boyer.
Concernant cette dernière, les faits remontent au 3 août 1988. Une femme a signalé la disparition de sa fille à la gendarmerie. Nathalie Boyer, une adolescente de 15 ans, ne donne plus signe de vie depuis plusieurs heures. Ses amis furent les derniers à la voir.
Son corps sans vie a finalement été retrouvé le lendemain matin le long de la voie ferrée de la commune de Saint-Quentin-Fallavier, dans l’Isère. L’adolescent a la gorge tranchée. L’autopsie a établi qu’aucune trace de violences sexuelles n’avait été commise par son meurtrier.
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The murder of Nathalie Boyer in Saint-Quentin-Fallavier
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© ALORS
Dans un premier temps, les enquêteurs ont enquêté sur quelques voisins connus pour avoir invité des jeunes filles dans leur appartement et les avoir soumises à des actes sexuels. Après de longues semaines d’enquête, le couple sera disculpé. L’enquête prend une nouvelle tournure en 1994. Les soupçons se portent sur un homme travaillant en Angleterre. Mais après des recherches plus approfondies, l’individu sera innocenté.
Près de 36 ans plus tard, cette nouvelle arrestation marque peut-être la fin de ce mystère insoluble. En tout cas, cela peut permettre aux familles des victimes de retrouver confiance dans la justice. “C’est un soulagement pour les familles qui attendent la vérité depuis si longtemps et un besoin évident d’en savoir plus. […] J’ai passé plusieurs heures et jours en famille pour accompagner ce moment. On ne peut pas leur dire cela comme ça, 36 ans après, alors qu’ils ont vécu 36 ans sans cette vérité.», déclare Corinne Herrmann, avocate de la famille de Nathalie Boyer.
Pour le moment, les détails des soupçons portés sur le sexagénaire ne sont pas encore connus. Mais son placement en garde à vue et l’analyse ADN réalisée 36 ans après le meurtre de la jeune femme, ont changé la donne et plongé la famille de la victime dans un tourbillon d’émotions.
C’est un grand espoir pour les autres familles. Il existe d’autres commerces en Isère.
Me Corinne Herrmann, avocate de la famille de Nathalie Boyer.
“Ce sont des moments extrêmement intenses où tous les sentiments se mélangent : la colère, le soulagement, l’envie d’en savoir plus. […] Il y a de la colère d’avoir attendu aussi longtemps, de n’avoir pas été entendu par la justice et par les enquêteurs. Ils ont été extrêmement maltraités à l’époque par les policiers qui travaillaient sur cette affaire. Tout cela revient aujourd’hui, comme toutes ces erreurs commises qui ont permis d’autres crimes par la suite comme celui de Leila Afif.», relate l’avocat.
Malgré ces sentiments, Me Corinne Herrmann souligne cette avancée majeure. Une avancée rendue possible grâce à la création du Cold Case Center en 2022, sous l’impulsion des familles des victimes. “C’est un grand espoir pour les autres familles. Il existe d’autres commerces en Isère. […] Vous ne devez pas abandonner. C’est pénible de continuer, c’est pénible de rencontrer des magistrats qui vous rejettent. Mais alors c’est un autre monde quand on a une réponse.“
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