Dix mois après les grandes manifestations, les agriculteurs du Gard se remettent en action.
Opération Alaska. Le ton a été donné par les syndicats agricoles du Gard. Un premier rendez-vous avec la DDTM pour une action coup de poing avant le rendez-vous de 6 heures du matin à la Chambre d’Agriculture pour fédérer les cortèges et préparer les autres actions de la journée.
Pourquoi les agriculteurs protestent-ils ? ” Pour, encore une fois, être entendu… » explique David Sève, responsable de la FDSEA dans le Gard. En effet, les mesures structurelles demandées par les agriculteurs il y a dix mois n’ont toujours pas été prises en compte. Le Mercosur n’a été que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
« Aujourd’hui, les difficultés sont déjà là et nous n’avons pas encore le Mercosur… Résolvons d’abord les quatre problèmes que nous rencontrons dans le Gard ! »
Les agriculteurs réclament une exonération fiscale et une désocialisation des aides à l’arrachage. Cela empêcherait les personnes en difficulté de reverser la majorité de cet argent à l’État.
Une révision du dispositif de catastrophe agricole est également demandée par les syndicats du Gard. Trop désavantagés, les agriculteurs ne souscrivent plus d’assurance. Les manifestants réclament des mesures temporaires pour traverser la crise. Enfin, dernier des quatre points, les agriculteurs souhaitent la fin de la suppression des produits phytosanitaires. Ils sont d’accord sur ce dernier point, mais les récoltes ne poussent qu’une fois et ils les perdent trop régulièrement. ” Nous ne travaillons pas pour Bayer mais aucune solution n’a été trouvée, il faut commencer par des recherches et puis, quand on a une solution de remplacement, on arrête ces produits ! »
Ainsi, après une première action à la DDTM pour une partie du cortège arrivée de La Calmette afin de rejoindre le reste de la troupe attendant à la Chambre d’Agriculture, il est temps de passer à l’Agence des Services de Paiement pour subir les foudres de les manifestants.
Le jour n’est pas encore levé et le périphérique de Nîmes est déjà bloqué. Après l’ASP, la Mutuelle Sociale Agricole, à deux ronds-points. Le périphérique est à nouveau bloqué et l’intensité de la manifestation monte d’un cran. Après ? C’est au tour du siège du Crédit Agricole à Nîmes (Mas Cheylon) de voir arriver les tracteurs. Le bâtiment a été évacué, les premiers incendies se sont déclarés et le panache de fumée s’élève loin dans le ciel bleu. Dernière étape avec la plateforme logistique Grand Frais, SudLog, zone Mitra entre Garons et Saint-Gilles. Ici, une délégation est reçue pour discuter des problèmes rencontrés par les agriculteurs, mais ces derniers conviennent que « cette plateforme n’est pas la pire, certains d’entre nous travaillent avec l’ue et en sont satisfaits. »