Sur les courts de Suisse, de Hongrie et de Roumanie, lors de l’Euro 2024, neuf joueurs représenteront le Finistère sur la scène européenne. Neuf filles, des équipes de France, d’Allemagne et de Macédoine du Nord qui jouent toute l’année pour le Brest Bretagne Handball. Ambassadeurs de tout un département où le handball est tourné vers les femmes.
A l’Arena, elles font rêver les 4 300 filles et licenciées du département, soit le contingent le plus important de tous les départements français. Et maintenir une dynamique qui perdure depuis les années 1970. « Je crois fermement au principe de dynamique. Le BBH est une locomotive pour tout le département, assure Vincent Quintin, responsable du service développement à la Ligue Bretagne Handball. Nous avons des filles avec lesquelles s’identifier. Nous avons des structures qui ont formé des joueuses de niveau national et international, des coachs qualifiés pour former les filles. Les clubs voient des modèles qui fonctionnent. »
Historiquement, plus de femmes que d’hommes
Ainsi, le Centre Espoir des Femmes et huit des plus grands clubs de femmes de la région sont implantés dans le Finistère, qui compte actuellement 51,5% des adhérents, une rareté.
. «Le département est historiquement l’un des seuls à compter plus de femmes que d’hommes», assure Gérard Cantin.
L’ancien vice-président de la Ligue bretonne de handball en charge du Finistère avance plusieurs raisons à cette incongruité. « Il y a toujours eu une dualité entre la pratique catholique et la pratique laïque. Les parrainages privés et le handball rural proposent depuis les années 1970 le handball aux filles. Très vite, nous avons eu beaucoup de personnes qualifiées pour former spécifiquement les filles, alors que, dans d’autres régions, c’était presque dégradant de s’occuper de la pratique des femmes. »
14 clubs de niveau national
Un modèle similaire à celui mis en œuvre dans les Côtes-d’Armor, mais qui a été dynamisé, en 2004, par la création d’Arvor 29, fusion du club Penn ar Bed de la convention Lesneven-Le Folgoët. « Le Conseil général nous a demandé de monter un projet commun pour accéder au haut niveau, sinon nous ne financerions plus les deux équipes évoluant en N1 », rappelle Gérard Cantin. Le club coule en 2012, puis renaît de ses cendres sous le nom de Brest Bretagne Handball, désormais propriété des frères Le Saint. Derrière, tout le handball féminin du département continue de prospérer.
Aujourd’hui, le département compte 14 clubs nationaux de niveau féminin (deux de N1, trois de N2 et neuf de N3, en plus du BBH) et dispose d’un très bon maillage territorial. « Le Finistère a la chance de ne pas avoir de fossé générationnel. Ce qui n’est pas le cas de tous les départements», reconnaît Vincent Quintin. Un manque d’infrastructures empêche même certains clubs d’accepter toutes les demandes d’inscription en début de saison, preuve que le handball suscite un intérêt de masse. Et féminin.
* Chiffres de la saison 2024-2025, au 23 novembre 2024
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