Au Port de Bordeaux, après le siège des agriculteurs, « la douleur s’annonce salée »

Sur le quai français, à Bassens, le port de Bordeaux a conservé les traces de son récent blocage. Quelques tags « CR » inscrits sur des panneaux routiers ou des tas de terre que des engins ont continué à dégager le 25 novembre pour rendre praticables les routes de la zone portuaire. A Bassens, le passage des agriculteurs en colère de la Coordination rurale lot-et-garonnaise et girondine, qui y sont restés trente-six heures du mercredi 20 novembre au vendredi 22 novembre, pourrait coûter « plusieurs centaines de milliers d’euros » : « La douleur promet être salé», selon le maire de Bassens. Le revêtement d’une partie de la route pourrait avoir été endommagé. Alexandre Rubio déplore également la destruction d’un important remblai de terre, utilisé pour endiguer la partie basse de la ville.

Ramassée par les gros tracteurs des casquettes jaunes, la terre a servi à créer des blocages jeudi matin sur différentes routes d’accès au port. “Ils ont fragilisé un de nos ouvrages de protection contre les inondations : c’est une très grosse erreur qui pourrait avoir des conséquences très fâcheuses”, euphémise l’élu qui devrait prochainement quantifier le coût total des dégâts et se réserve le droit de porter plainte auprès de la plus grande instance. les prochains jours. “Bien sûr, ils ne sont pas restés longtemps mais la manière dont ils se sont comportés pose encore question”, poursuit le maire socialiste, qui s’interroge également sur le bien-fondé et ce choix de l’enceinte portuaire.

“Ils se sont trompés de cible”

« C’est un port d’exportation au service des produits locaux, notamment ceux issus de notre agriculture régionale », insiste-t-il. Ils se sont trompés de cible en bloquant un outil à leur disposition qui est en fait un allié. » Jeudi, le Grand Port Maritime de Bordeaux (GPMB) et l’Union maritime et portuaire de Bordeaux (UMPB) avaient exprimé leur « incompréhension » et leur « inquiétude » alors que « le secteur agricole arrive en deuxième position en activité » portuaire et que, chaque année , « environ 500 000 tonnes de céréales produites dans le Sud-Ouest [y] sont exportés par voie maritime.