Lors de sa séance de septembre, la Chambre d’agriculture avait déjà dressé un bilan alarmant de l’année en croissance. Trois mois plus tard, l’assemblée générale finale du mandat, qui s’est tenue mardi 26 novembre, a révélé une situation un peu plus dégradée. Précipitations « qui a atteint des niveaux jamais vus depuis longtemps » a compromis les récoltes d’automne et met désormais en péril l’avenir de certaines exploitations.
Dans certaines parcelles, le tournesol n’est pas encore cueilli : c’est le cas de 50 % des parcelles du Boischaut Nord et 70 % de la Brenne par exemple. « Les rendements à l’hectare diminuent entre septembre et octobre. La qualité est dégradée. Et pour une partie de la récolte, il faut ajouter les frais de séchage. » a résumé Bruno Tardieu, premier secrétaire adjoint de la Chambre d’agriculture. Les résultats sont les mêmes pour les autres cultures. Les récoltes de mil et de maïs souffrent également des effets climatiques et « Un changement climatique bien réel dans nos prairies », a souligné Jean-Baptiste Quillet, conseiller en élevage.
« 5 à 10 % d’exploitations en grande difficulté dans l’Indre »
«Un tel niveau de conditions climatiques, de mauvaises récoltes et de mauvaises conditions de semis sur des sols dégradés est exceptionnel», souffle Nicolas Pailloux, président de la Chambre d’agriculture, qui a en tête un autre chiffre inquiétant : « 5 à 10 % des exploitations agricoles sont en grande difficulté dans l’Indre. Nous les soutenons mais ils risquent de ne pas survivre aux deux prochaines années. » Durant son mandat, il a vu l’impact du changement climatique s’accentuer. « Ce qui est nouveau, c’est la fréquence et l’intensité des épisodes de sécheresse et de précipitations. Les opérateurs n’ont plus le temps d’absorber les à-coups. »
Dans ce « contexte d’instabilité », la Chambre d’Agriculture tente d’apporter ses solutions. « C’est le sens des mesures d’accompagnement de notre projet Terr’Active mais aussi du système de bilan de campagne My 2024, spécialement déployé pour accompagner les agriculteurs dont la trésorerie sera fortement impactée suite aux intempéries de cette année. » Au cours de la séance, des conseils en fertilisation et une aide à l’analyse du fourrage (via l’outil Agrinir) ont également été détaillés.
Alors que les agriculteurs en colère convergeaient symboliquement vers la chambre d’agriculture, le préfet a conclu l’assemblée en détaillant les mesures de soutien déjà mises en place dans le département de l’Indre ces derniers mois, «depuis la précédente mobilisation» du métier. Non sans le rappeler «l’importance de souscrire une assurance», Thibault Lanxade a assuré le soutien de l’Etat face à des situations aggravées par les conditions climatiques.
En discussions en cours avec le ministère, il a confirmé la demande d’une enveloppe de 200 000 € pour couvrir le diagnostic économique et technique d’une centaine d’exploitations agricoles de l’Indre, en grande difficulté. Concernant le Mercosur, qui cristallise le mécontentement de la profession et qui a fait l’objet d’une motion votée par la Chambre d’agriculture de l’Indre, ce mardi, le préfet n’a pas donné de précisions. «L’État a clairement montré son désaccord» lors des discussions avec Bruxelles, a-t-il simplement rappelé.
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