Par
Jérôme Cavaretta
Publié le
26 novembre 2024 à 12h43
Voir mon actualité
Follow La Gazette du Val d’Oise
De l’enlisement à l’aggravation. Ce mardi 26 novembre, la grève paralyse toujours le réseau de bus Cergy-Pontoise Confluence, géré par Francilité Seine-et-Oise (Fso), filiale de Lacroix & Savac, pour le compte d’Ile-de-France Mobilités (Idfm) . 32 lignes fréquentées par quelque 80 000 voyageurs desservant l’ancienne Ville Nouvelle, Conflans-Sainte-Honorine et Achères. Aucun véhicule ne circule.
“Il n’y a pas eu de violence”
Au 20e Jour de grève menée à l’appel de Fo par les chauffeurs de bus qui dénoncent une dégradation de leurs conditions de travail et luttent pour maintenir les acquis sociaux obtenus du temps de Stivo et Transdev, la tension est montée d’un cran entre syndicats et direction. Les deux parties se reprochent mutuellement l’échec des négociations. Des pourparlers qui butent sur l’accord de remplacement fixant l’organisation du travail et les primes aux salariés. La réunion du lundi 25 novembre a été écourtée. Les syndicats ont quitté la table des négociations faute de propositions de la part de la direction qui, de son côté, souligne « la volonté de Fo de ne rien négocier ».
Quelques heures plus tôt, dans un communiqué adressé à la presse, la direction de Fso accusait « les représentants de Fo d’évoluer vers une attitude violente et menaçante. » Vendredi 22 novembre, une rencontre entre syndicats et direction, organisée par le médiateur désigné par l’Idfm, aurait, selon le Fso, dégénéré. « L’inacceptable s’est produit à 19h45 nécessitant l’intervention des forces de l’ordre pour exfiltrer le réalisateur. Lorsque ces derniers ont quitté les lieux, des actes de violences et de graves menaces ont été constatés. Des violences verbales et matérielles ont été constatées (œufs lancés sur le véhicule, personnes allongées au sol pour l’empêcher de sortir, et même essence en feu). Plus intolérable encore, des menaces contre son intégrité physique ont été proférées. Cela se traduit par un Itt de 21 jours pour le réalisateur, accompagné du dépôt d’une plainte. »
« Ce climat de violence est inacceptable, tout comme l’exploitation de ce conflit local par les élus locaux et nationaux à des fins politiques », insiste le transporteur. Au-delà des revendications pour préserver les acquis, Fo dresse un cahier de revendications dont le montant par an dépasse les 2 millions de charges supplémentaires. Non viable pour les fonds publics. »
Dans le camp des grévistes, ces accusations sont rejetées en bloc. « Il n’y a pas eu de violences, pas de bidons d’essence enflammés, seulement deux œufs ont été jetés… On a simplement demandé au directeur de venir s’expliquer auprès des grévistes, ce qu’il a refusé de faire. 21 jours de Itt ? Il doit nous donner l’adresse de son médecin…», a répondu, ce mardi 26 novembre au matin, Cyrille Mauger, délégué syndical Fo. Parmi les grévistes, on reproche à la direction de jouer au « pourri ». “Il n’y a que nous qui avons proposé un accord de remplacement, la direction refuse toujours de nous présenter un accord contradictoire.” Certains élus vont plus loin. Dans une lettre adressée à Ile-de-France Mobilités, Eric Nicollet, vice-président Ps de la mobilité à l’agglomération de Cergy-Pontoise, dénonce « l’absence de réelle volonté de Lacroix & Savac de retrouver les conditions d’une levée de la taxe ». mouvement, préférant jouer à la pourriture ou recourir à la force publique.
Recours à la force publique ?
Déloger par la force les grévistes qui occupent le dépôt de Saint-Ouen-l’Aumône : la menace est réelle. « Le préfet m’a dit que si la médiation n’avançait pas, il exécuterait la décision de justice qui vise à lever le piquet de grève », raconte Aurélien Taché, député Lfi du 10e. Ce n’est pas la bonne façon de faire, cela ne résoudra rien, les chauffeurs continueront à faire grève et les nouveaux embauchés continueront à chercher ailleurs compte tenu des conditions de travail. » « Cela ne résoudrait aucun problème », confirment les grévistes. “Le déblocage des dépôts (celui de Saint-Ouen-l’Aumône et celui de Conflans, ndlr) assurerait un niveau d’approvisionnement de l’ordre de 60% et notamment des services scolaires”, assure, de son côté, le Fso. Ce mardi 26 novembre, Aurélien Taché a interrogé le ministre des Transports à l’Assemblée nationale sur la question de la concurrence pour le réseau de bus Cergy-Pontoise « et les crises auxquelles cela conduit ». La cause de tous les maux selon le parlementaire.
Une réunion est organisée par syndicats, grévistes et élus, dont le député Lfi Aurélien Taché, ce mardi 26 novembre à 20 heures à la maison syndicale, rue Francis-Combe à Cergy. Les conséquences de la mise en concurrence du réseau de bus de Cergypontain seront évoquées. Un fonds de soutien aux grévistes est en ligne sur Leetchi.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias préférés en vous abonnant à Mon Actu.
Related News :