Les agriculteurs ont multiplié leurs actions partout en France ces derniers jours. Parmi leurs revendications : dire «mettre fin aux incohérences européennes et mondiales pour restaurer l’ambition de la souveraineté alimentaire européenne. L’accord de libre-échange entre les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay et Bolivie) et l’Union européenne cristallise leurs craintes.
Mercosur signifie « Mercado comun del Sur », c’est le « marché commun » de l’Amérique du Sud. Comme les pays européens, ces 5 États latino-américains ont créé une zone de libre-échange sans frontières ni droits de douane.
Rejeté en 2019
Un accord de libre-échange entre les pays du Mercosur et l’Union européenne a été conclu le 28 juin 2019. Il a ensuite été rejeté par la France, et n’est pas entré en vigueur, faute d’unanimité. Mais en janvier 2024, la Commission européenne a annoncé qu’elle poursuivait les négociations. Il est soutenu par plusieurs pays comme l’Allemagne et l’Espagne, qui espèrent signer cet accord d’ici la fin de l’année.
S’il y a une signature, elle mettrait fin à des négociations qui durent effectivement depuis plus de 20 ans, et qui visent à supprimer la majorité des droits de douane entre les 2 zones, au sein d’un espace de plus de 700 millions de consommateurs. « Nous avons besoin de davantage d’accords de libre-échange. Le monde change »» a justifié le chancelier allemand Olaf Scholz.
Concurrence déloyale
Or les agriculteurs français dénoncent une concurrence déloyale avec des importations qui ne respectent pas les mêmes normes européennes. « Ô“Cela nous met dans un monde de libre-échange et nous devons avoir les mêmes règles que les autres, sinon nous sommes morts.” a regretté Damien Radet, secrétaire général de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles) Ile-de-France, au micro de RMC. Car, dans le Mercosur, les exigences environnementales et sociales n’ont rien à voir avec celles de la France. Raisons qui ont motivé son refus de le ratifier en 2019.
Débat et vote à l’Assemblée
En Pologne, les agriculteurs se sont également mobilisés. Le pays est un allié de la France dans son opposition. “La Pologne ne soutiendra pas cet accord, c’est la résolution que nous voulons adopter au sein du gouvernement”. a annoncé Wladyslaw Kosiniak-Kamysz, ministre de la Défense et président du Parti paysan, membre de la coalition au pouvoir.
Côté français, le gouvernement a finalement proposé un débat au Parlement suivi d’un vote sur cet accord commercial controversé. L’Assemblée débattra et votera demain, mardi, sur le traité.
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