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TÉMOIGNAGE – Caroline est l’égérie de la campagne de lutte contre les violences faites aux femmes en Haute-Savoie

“Ça a commencé par une simple gifle.” La voix de Caroline, 42 ans, ne tremble pas. Ce résident d’Arbin en Savoie a été frappée par son partenaire entre 23 et 25 ans. Un épisode de sa vie qui l’a inspirée à créer une suite à des photos qui dénoncent ces violences conjugales. Des photos que la préfecture de Haute-Savoie a choisies pour sa campagne de communication, lancée ce lundi 25 novembre, à l’occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes. Elle a témoigné sur Bleu Pays de Savoie.

“Il m’a cogné la tête contre le radiateur”

Après le premier acte de violence de son compagnon, cela n’a fait qu’empirer, raconte la professionnelle soignante. “Il m’a cogné la tête contre le radiateur, il m’a étranglé, m’a enfermé dans une pièce”elle énumère. Cette violence est aussi psychologique. Le père de ses deux enfants la culpabilise en lui répétant à chaque fois que c’est la dernière fois. Ces mécanismes de manipulation classiques dans ce type de situation agissent sur eux pendant de très longs mois. “Je me suis dit que c’était ma faute”se souvient Caroline. Elle a honte et n’ose pas en parler tout de suite, cachant ses bleus. “Les coups n’étaient pas visibles, il me frappait rarement au visage”décrit le quadragénaire. Elle perd du poids, perd son sourire.

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Pas d’hébergement d’urgence

Et puis, l’électrochoc vient de la présence de ses enfants. Même en essayant de les protéger, les deux petits perçoivent la violence psychologique et physique entre leurs deux parents. Un jour, l’aîné, qui avait alors 3 ans, se tenait entre son père et sa mère. « Là, il a poussé mon fils contre le mur. Quand j’ai vu cela, je me suis senti surhumain et j’ai eu la force de le repousser et de quitter la maison avec mes deux enfants. Nous sommes au milieu des années 2000, les hébergements d’urgence pour femmes battues sont très rares. “Je n’avais pas d’autre choix que de retourner chez mes parents” Caroline témoigne. Ils sont là pour la soutenir et elle porte plainte. Son ex-compagnon a été jugé, il a écopé d’une peine de prison avec sursis, d’une amende et d’une interdiction de l’approcher. “Mais il a gardé le droit de voir mes enfants un week-end toutes les deux semaines”souligne-t-elle.

Plus de 15 ans plus tard, elle est sortie et a dit “Soyez en paix avec votre passé”. L’aide-soignante voit des femmes victimes de violences conjugales dans son travail et elle souhaite les aider. DONC cette campagne de communication est pour elle une évidence. “Aujourd’hui, cette cause me parle en tant que femme, en tant qu’aidante mais aussi en tant que mère.” Ces photos seront affichées notamment dans les cabinets médicaux et paramédicaux, ainsi que dans les locaux de la préfecture.

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Selon la Mission Interministérielle pour la Protection de la Femme, chaque année, au moins 320 000 femmes âgées de 18 à 74 ans sont victimes de violences de la part de leur conjoint ou ex-conjoint.
A peine un quart d’entre eux portent plainte. Et parmi les affaires portées devant les tribunaux, la moitié sont rejetées.

 
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