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Un élu toulousain a-t-il été « tabassé » lors d’un meeting CGT ? Ce que dit l’accusation

Par

Marie Lamarque

Publié le

24 novembre 2024 à 15h52

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Plus de 24 heures après le message du maire de Toulouse sur

Vendredi 22 novembre 2024, Jean-Luc Moudenc s’est dit « profondément choqué » après Samir Hajijeconseiller municipal, a été “violemment tabassé” lors d’une conférence organisée le soir même dans les locaux de la CGT 31. C’est en tout cas la version des faits donnée par le locataire du Capitole qui s’est entretenu par téléphone avec l’élu. le samedi matin.

Ce dimanche 24 novembre, le parquet indique que la plainte déposée hier par Samir Hajije a été rejeté. La CGT qui, jusqu’à présent, n’avait pas répondu aux sollicitations duActualités toulousainesa finalement pris la parole.

La version des faits rapportée par le maire

Vendredi soir, une réunion sur la libération du Sahara occidental » a été organisée à la Bourse du Travail, local occupé par la CGT 31, place Saint-Sernin à Toulouse. Depuis 1975, le statut de ce territoire, ancienne colonie espagnole, fait débat et oppose le royaume chérifien au Front Polisario, mouvement indépendantiste soutenu par l’Algérie.

Interpellé par le thème de la réunion, « Samir Hajije, qui est franco-marocain » – a expliqué le maire de Toulouse – a assisté à la réunion. Jean-Luc Moudenc a ensuite détaillé ce samedi : « il est rentré chez lui, mais il n’a pas voulu intervenir. Alors qu’il voulait sortir, il a été rattrapé par une personne portant un brassard « sécurité CGT » pour l’en empêcher.

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« Des coups de poing, des coups de pied », dit le maire

Toujours selon le maire, le conseiller municipal a été agressé et a reçu des coups de pied et de poing. “Ils ont tenté de l’étrangler”, a ajouté Jean-Luc Moudenc.

Sur les réseaux sociaux, de nombreuses personnalités politiques locales, appartenant aussi bien à la majorité qu’à l’opposition, ont réagi au message du locataire du Capitole, en condamnant ces violences et en adressant leur soutien à Samir Hajije, comme Vincent Gibertconseiller municipal (PS) :

Ce que montrent les vidéos de la scène

Une version qui se retrouve, ce dimanche, contestée après l’exploitation de vidéos de témoins de la scène, présentées samedi au commissariat de Toulouse.

« Ils ont montré qu’il n’y avait eu aucune agression contre cet élu. Il a simplement été poussé hors de la salle de conférence. Il y a eu une chute de l’agent de sécurité et de l’élu”, détaille le parquet, contacté par Actualités toulousaines.

Avant d’ajouter : “la procédure a été classée sans suite”.

A la CGT il s’exprime

Les témoins et les accusés ont été entendus. Parmi eux, Cédric Caubèrequi ne cache pas son soulagement ce dimanche, après les conclusions du parquet.

Cédric Caubère, general secretary of the CGT in Haute-Garonne. (©Mélina Le Corre / Actu Toulouse)

Contacté par Actualités toulousainesle secrétaire général de la CGT 31 explique qu’il est arrivé à la fin de la conférence qui s’est tenue vendredi soir, “quand les policiers étaient là”.

On ne comprend pas dans quel but cette affaire a été créée de toutes pièces.

Cédric Caubère
Secrétaire Général de la CGT 31

“Pas de coups, pas d’étranglement”, assure Cédric Caubère

Il poursuit : « M. Hajije a été autorisé à revenir, accompagné d’autres personnes. Nous savions qu’ils s’opposaient à la position dominante du débat, preuve qu’il s’agissait d’un véritable débat public », précise le secrétaire. Une réponse aux propos de Jean-Luc Moudenc qui estimait hier que « la CGT n’accepte pas la contradiction » [sur les sujets abordés dans ses meetings, NDLR] ».

Cédric Caubère explique alors que l’élu et les autres personnes qui l’accompagnaient ont quitté la salle. « À ce moment-là, vu le comportement qu’il y avait – ils téléphonaient, comme si nous appelions du renfort – nous avons demandé qu’ils ne puissent plus revenir. La porte étant fermée, ils protestèrent. Ils ont poussé les camarades qui étaient là à intervenir. M. Hajije a fini par décéder. Il y a eu une bousculade. Il a été rattrapé et ramené à la porte. Mais il n’y a eu ni coups, ni étranglement. C’est ce que l’on peut voir dans les vidéos. »

Des rencontres organisées « dans un cadre légal »

Rappelant une autre altercation survenue en mai 2023 à la Bourse du Travail, en présence de l’adjoint au maire Nicole YardeniJean-Luc Moudenc a expliqué avoir interrogé la CGT “sur toutes les activités qui se développent sur ce site communal”. Des demandes par courrier formulées depuis deux ans et restées sans réponse, selon le maire.

“Ce sont des lettres demandant que la mairie ait le droit de revoir les réunions tenues à la Bourse [du travail, NDLR]. La CGT est là depuis 1895. Nous y tenons des réunions dans un cadre légal », répond Cédric Caubère.

Alors que Jean-Luc Moudenc avait constaté « une dérive » dans les activités de la CGT, le secrétaire a affirmé : « nous sommes impliqués dans le syndicalisme, dans l’entreprise et à l’extérieur aussi ». Et d’ajouter : « en moyenne, il y a une réunion publique par semaine à la Bourse du Travail. Il n’y a pas de problème de sécurité, personne n’est agressé… On n’entend jamais parler de problème, sauf lorsqu’il y a un élu municipal dans l’histoire. Nous en déduisons ce que nous voulons.

Une discussion « pour tout mettre au clair »

Loin de vouloir rejeter les discussions avec le maire de la Ville rose, Cédric Caubère annonce que, dès ce lundi 25 novembre, il proposera à Jean-Luc Moudenc de venir rencontrer la CGT à la Bourse du travail « pour que l’on “Je mets tout cela en perspective.”

« Nous ne voulons pas porter atteinte à la démocratie, au débat, à la pluralité. Nous devons dissiper tous les malentendus », conclut le secrétaire général.

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