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Trois hommes sont jugés devant la cour d’assises de la Haute-Garonne pour trois vols à main armée dans des bijouteries à Mazamet (sud du Tarn), à Toulouse et dans un bureau de La Poste à Launaguet.
« Quand je suis entré dans le magasin, après avoir demandé qu’on m’ouvre la porte, j’ai vu les vendeuses paniquées. J’ai compris qu’il se passait quelque chose d’anormal, en face, dans une bijouterie. » A la tête de la cour d’assises de Haute-Garonne, les souvenirs de ce témoin devenu très actif se succèdent. « Alors que je sortais pour voir, deux hommes ont quitté la bijouterie. Chacun allait dans une direction. J’en ai suivi un qui portait un petit sac à dos.
Sans paniquer, cet agent immobilier cherchait des renforts, ne rencontrait que des gens inquiets, mais continuait à suivre l’homme qui s’éloignait à vive allure « dans les petites rues autour de la place Saint-Georges », se souvient le témoin, physiquement fort. La surveillance discrète, avec les policiers en direct sur téléphone portable, s’est poursuivie jusqu’à Saint-Aubin. « L’homme était assis dans un café. La police est arrivée. Il voulait s’enfuir. Ils se sont arrêtés.
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Dans le sac à dos jeté précipitamment sous une voiture avant l’interpellation, des bijoux et des montres volés quelques minutes plus tôt ont été retrouvés. « Selon le bijoutier, il manquait toujours une quarantaine de pièces volées », explique Valérie Noël, la présidente. Le magistrat en a profité pour remercier le témoin. « Un tel courage est assez rare. Il faut le souligner. » L’homme repart, plus détendu.
Les voleurs oublient leur arme !
Dans la loge, un homme l’observe. Ce matin du samedi 11 mars 2017, il est parti de l’autre côté. Les enquêteurs de la police judiciaire n’ont pas tardé à le retrouver. Avec son complice rapidement interpellé, ils ont également braqué une bijouterie à Mazamet le 11 février 2017, et tenté de voler la caisse de la Poste de Launaguet le 4 mars 2017. Mais ils se sont retrouvés coincés dans le sas avec un employé criant de peur face à ces individus armés et cagoulés. Ils s’enfuirent en oubliant le chargeur d’une fausse arme automatique.
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Une arme retrouvée par la police chez le bijoutier toulousain attaqué le 11 mars 2017 ! « De vrais pieds nickelés », dit une dame, habituée des cours d’assises. Mondon Madou, 39 ans, et Kiegnieman Kone, 31 ans, deux Ivoiriens défendus par Mes Jean Balbo, Samuel Fourlin et Régis Capdevielle, reconnaissent leur rôle de braqueurs maladroits. Reste le cas de Gary M, 38 ans, présenté par l’un des accusés comme celui qui a donné « les coups ».
« Absolument pas », défend cet homme inséré, défendu avec vigilance par MM. Clémence Doumenc et Caroline Barbot-Lafitte.
Les jurés, trois femmes et trois hommes, suivent les aventures particulières de ce trio bien éloigné des standards du crime organisé même si Kiegnieman, déjà connu pour ce type de délits, a récidivé à Strasbourg après sa libération conditionnelle ! Il reste le seul du trio à être encore incarcéré. Le verdict est attendu mardi.
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