« Nous sommes au moins 21 féminicides en 2024 en Belgique. Cela fait 231 féminicides depuis 2017. On estime que 25% des féminicides sont invisibles dans les médias, on ne peut qu’imaginer le chiffre réel», prévient Aline Dirkx, coordinatrice de la plateforme contre les violences faites aux femmes.
« Les deux sujets que nous souhaitons vraiment mettre en avant cette année sont la lutte contre les violences sexuelles sur les enfants, dont l’inceste. Le deuxième thème est la solidarité nationale. Nous demandons à la Belgique de prendre une position ferme contre toute attaque visant les populations civiles. Nous voulons montrer notre solidarité avec toutes les femmes, les enfants et les minorités de genre victimes des conflits armés.», a-t-elle ajouté.
Plusieurs discours ont insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu à Gaza, tandis que d’autres ont souligné la spécificité des violences sexistes propres aux professions de soins, comme les aides-soignantes.
“Femme, vie, liberté, de l’Iran à la Palestine !», affichait une pancarte. “Lorsqu’il y a des progrès féministes dans un pays, c’est une victoire pour les femmes du monde entier.r», appuie Shima Silavi, venue manifester.
Intersectionnalité
“Il est essentiel de se mobiliser en solidarité internationale avec les femmes, les minorités de genre et les enfants victimes des conflits armés – en Palestine, au Soudan et au Burkina Faso – et les femmes migrantes.», a souligné Aline Dirkx, coordinatrice de la Plateforme féministe contre les violences faites aux femmes. Les femmes et les minorités de genre vivant à la croisée de plusieurs oppressions (qu’elles soient réfugiées, racisées, etc.) souffrent »violence accrue», a insisté Aline Dirkx.
Mirabal exhorte le gouvernement belge à «prendre une position ferme contre toute attaque visant les populations civiles – et donc ces femmes», a poursuivi Aline Dirkx. Selon elle, une politique transversale contre les violences de genre incluant cette « grille de lecture intersectionnelle » doit être adoptée à chaque niveau de pouvoir.
« Selon l’Organisation mondiale de la santé, les violences sexuelles touchent 20 à 24 % des filles et 5 à 11 % des garçons de moins de 18 ans dans les pays occidentaux »explique Margot Foubert, chef de projet chez Sofélia, fédération de centres de planning familial membres de la plateforme Mirabal. L’inceste affecterait ainsi « entre deux et quatre enfants dans chaque classe de chaque école de notre pays »elle illustre.
Un plan d’action national réclamé
Mirabal appelle à l’élaboration d’un plan d’action national pour lutter contre ces violences sexuelles contre les enfants. La plateforme plaide également pour une meilleure formation des professionnels impliqués dans la protection de l’enfance, afin d’éviter le recours à des théories controversées, telles que Syndrome d’aliénation parentale. Ce concept, critiqué par les féministes, peut être utilisé comme argument par un conjoint violent pour revendiquer la garde des enfants devant le tribunal.
Un autre thème mis en avant ce dimanche est la solidarité internationale. Mirabal rappelle que la Convention d’Istanbul, ratifiée par la Belgique, prévoit la protection des femmes migrantes, demandeuses d’asile ou réfugiées, victimes de violences basées sur le genre, ainsi que celle des enfants. « La situation des femmes dans le monde est très préoccupante »alerte Margot Foubert. « En Afghanistan, ils n’ont même plus le droit de parler. À Gaza, 80 % des victimes du génocide en cours sont des femmes et des enfants. Que font la Belgique et l’Union européenne pour les aider ?se demande-t-elle.
Plus généralement, Mirabal demande l’adoption « une politique intégrée et globale de prévention primaire des violences basées sur le genre ». Selon la plateforme, « Les violences sexistes et sexuelles nous concernent tous » et prennent place « dans tous les domaines de la vie des femmes, des minorités sexuelles et de genre et des enfants : dans la rue, dans la famille, au travail ainsi que dans les sphères juridique et politique ».
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