LCette proposition a fait bondir la classe politique. La France insoumise, par la voix de son député Ugo Bernalicis, a proposé une loi visant à abroger le délit d’apologie du terrorisme. Selon le député du Nord qui propose le projet de loi, « la loi du 29 juillet 1881 traitant des faits relatifs aux délits d’apologie du crime, d’apologie des crimes de guerre, d’apologie des crimes contre l’humanité », suffit aujourd’hui. Afin de justifier davantage sa proposition, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon estime que le délit d’apologie du terrorisme, créé par une loi de 2014, accentue « l’instrumentalisation de la lutte antiterroriste » contre la « liberté d’expression ».
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« Quelle démocratie peut encore garder son nom lorsque les méthodes antiterroristes sont utilisées pour réprimer les militants politiques, les militants associatifs, les journalistes ou encore les syndicalistes ? » peut-on lire dans l’exposé des motifs d’Ugo Bernalicis. Pour étayer ses propos, l’élu Insoumis prend plusieurs exemples, à commencer par celui de l’eurodéputée LFI Rima Hassan ou de la chef de file des députés LFI à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, toutes deux entendues en avril dernier par la police judiciaire dans le cadre de des enquêtes ont été ouvertes contre eux pour apologie du terrorisme.
Vives réactions de la classe politique
Après cette proposition choc, les condamnations n’ont pas tardé. Parmi les premiers à réagir, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a fait un post sur son compte X (anciennement Twitter), estimant qu’il était difficile de « faire plus ignoble ». Un avis partagé par l’ancien président des Républicains Éric Ciotti, qui a dénoncé un « projet de loi de la honte » et « une nouvelle infamie des Insoumis ».
A LIRE AUSSI Prôner le terrorisme est effectivement un délitDans les rangs macronistes, plusieurs élus ont également exprimé leur colère contre le projet de loi. « Une semaine après les commémorations des attentats du 13 novembre, LFI propose d’abroger le délit d’apologie du terrorisme. […] Le cynisme a ses limites », critique David Amiel.
Evoquant un « projet de loi très sérieux », Gabriel Attal a de son côté appelé, dans un courrier adressé aux autres groupes du Nouveau Front populaire, que les partis se « désolidarisent clairement » de LFI. « Une limite fondamentale a été franchie : celle du respect que nous devons à toutes les victimes du terrorisme. Car les dispositions qui sont visées sont justement celles qui nous permettent aujourd’hui de réprimer les prêcheurs de haine qui menacent notre pays et les valeurs de la République”, a ajouté l’ancien Premier ministre.
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Une condamnation entendue par Olivier Faure qui, sur X, a dénoncé la proposition de ses alliés de gauche. « Il est impératif de protéger les libertés publiques mais aussi de protéger les Français du fanatisme et des appels à la violence et à la haine », écrit-il.
Face aux vives réactions suscitées par ce projet de loi, le leader des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a dénoncé une « nouvelle agression contre LFI » venant des bancs de l’extrême droite. “Plutôt que de faire des films”, le triple candidat à la présidentielle a appelé “à lire le projet de loi”.
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