Reportage
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Jamais autant de personnes n’avaient trouvé la mort en tentant la traversée vers l’Angleterre qu’en 2024. Sur les côtes de Dunkerque et de Calais, les associations qui les soutiennent sont épuisées mais continuent de travailler.
A l’entrée, les moteurs des camions tournent déjà. La nuit était glaciale et la matinée aussi. A l’intérieur, dans les locaux de Médecins du monde à Dunkerque, bénévoles et salariés déjeunent hâtivement. Cette fin de matinée ressemble à une autre. Ils rassemblent des forces avant de se rendre à Mardyck, une ville voisine, pour soigner les exilés dans un camp. La coordonnatrice, Diane Léon, est assise en bout de table. Elle fait les présentations : infirmières, orthophoniste à la retraite, traducteurs, médecins à la retraite, etc. Le groupe ne laisse rien au hasard. Ils pensent à tout. Qui monte dans quel véhicule ? Dans quel cas faut-il évacuer ? Combien de temps faut-il rester ? Que faire si les choses deviennent incontrôlables ? Diane Léon donne deux exemples précis.
« La dernière fois, un gars a passé toute la file parce qu’il voulait passer le premier en précisant qu’il avait un couteau. Nous avons réussi à gérer cela, mais si cela se reproduit, nous évacuerons directement.
« Nous avons également décidé de rester au cas où nous entendrions des coups de feu au loin. »
Personne ne renifle. Tout le monde semble trouver cela normal.
Diane Léon nous explique en marge que ces coups qui retentissent parfois proviennent sans doute des passeurs. Une alerte pour signaler un départ ou des règles de paiement
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