Le dossier Benaya Mangal est devant la cour d’assises des mineurs de Cayenne. Le procès se déroule à huis clos. Un jeune homme de 19 ans est accusé d’avoir assassiné son amie d’enfance, Benaya Mangal, avec une violence inouïe, en 2022, à Mana. Ce jeudi 21 novembre, à la veille du verdict, le père de Benaya a réagi : « l’accusé a assassiné mon fils par béguin ».
Depuis le début du procès à huis clos à la cour d’assises de Cayenne, la famille de Benaya Mangal n’avait souhaité s’exprimer que jeudi 21 novembre.
“Aujourd’hui nous avons plus d’informations, nous savons désormais que Benaya Mangal, mon fils, a été assassiné par ce jeune accusé pour la simple raison que ce dernier était amoureux d’une fille de Mana, a déclaré lors d’une suspension d’audience, Daniel Mangal. Il a assassiné mon fils à cause d’un béguin, d’une erreur.
Affaire Benaya Mangal : le témoignage des parents de la victime
A ses côtés, sa femme. Le couple est soudé, entouré de ses proches depuis le début du procès. Cet après-midi, la famille semble avoir obtenu des réponses à trop de questions qu’elle se pose depuis deux ans. Depuis le 22 mai 2022, jour de la disparition de leur fils, il est parti retrouver son ami d’enfance. Après dix jours de recherches intenses, Benaya Mangal a été retrouvé mort et son ami a alors reconnu l’avoir tué.
Au deuxième jour d’audience, après les auditions des experts psychiatres, des psychologues et des témoins, les parents de Benaya Mangal semblent avoir droit à une bouffée d’air après un long tunnel d’horreur, de douleur et d’interrogations qui les a conduits à ce procès.
L’accusé serait tombé “fou amoureux d’une jeune fille de Mana”. “Cette jeune fille était apparemment liée à Benaya”, explique Daniel Mangal qui évoque «rivalités et jalousie » entre les deux lycéens.
La jeune fille a manipulé l’accusé, qui était tellement amoureux d’elle qu’il est passé à l’action et a tué Benaya. Chaque fois qu’il parle, il nous demande pardon.
Le père de Benaya, Daniel Mangal, connaît très bien l’accusé. Les deux garçons étaient amis depuis l’âge de 10 ans. Les deux familles également.
“Mais le pardon ne peut pas ramener notre fils à la vie, ajoute Daniel Mangal. Et le pire, c’est qu’il a tué mon fils de façon machiavélique. Il l’a frappé deux fois avec un sabre, mon fils est tombé à l’eau, il l’a supplié de ne pas faire ça. Il tient mon fils et le pousse dans l’eau. C’était terrible de l’entendre dire ça. Et puis il demande pardon.
Daniel Mangal et son épouse ont également été entendus par la Cour cet après-midi. Ils espèrent “maintenant qu’elle a suffisamment d’informations pour lui infliger la punition qu’il mérite.”
La plaidoirie de l’avocat de la famille a eu lieu ce soir. Pour Me Boris Chong-Sit, il n’y a aucun doute sur la préméditation dans cette affaire. Selon lui, “il y a bien eu préméditation et ce crime doit être qualifié d’assassinat”. C’est aussi ce qu’attend la famille de Benaya Mangal, qui espère un « réponse judiciaire adaptée à la barbarie dont leur fils a été victime ».
Demain, la dernière journée du procès débutera avec les réquisitoires du procureur général et les plaidoiries finales de la défense, toujours à huis clos. Le verdict est attendu à midi.
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