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La bonne ambiance de la Gironde

Sur Le Figaro , un documentaire nous emmène avec bonheur des vignobles de Saint-Émilion aux confins de l’estuaire.

Vues du ciel, plus précisément d’un avion de tourisme, les vignes créent un paysage symétrique, où se mêlent le vert du feuillage et le blanc des pierres calcaires. Ceux-là mêmes qui contribuent aux qualités gustatives du vin produit dans la région. Les derniers arpents laissent alors la place aux premières maisons de Saint-Emilion accroché à une éminence rocheuse. C’est l’un des joyaux de Libourne et l’une des étapes de ce documentaire patrimonial, nouvel épisode de la collection « Le Figaro Patrimoine », qui pourrait utilement servir de guide pour visiter le Gironde . Non seulement celui des grands domaines viticoles, mais aussi ceux de l’estuaire, commun à la Garonne et à la Dordogne, et des petits ports traditionnels.

La balade nous emmène d’abord, Bordeaux oblige, de châteaux en châteaux. Ces augustes bâtisses conçues par les vignerons comme la façade prestigieuse de leurs activités au XVIIIe sièclee et XIXe siècles. La façade uniquement, puisque les logements restent relativement modestes et que l’essentiel du domaine est constitué de caves ou de dépendances plus proches du monde agricole. On y croise des exemples de néoclassicisme inspirés des villas de Vénétie ainsi qu’un château de style orientalo-mauresque suffisamment extravagant pour marquer les esprits.

Des prouesses architecturales

La tradition perdure puisque, un siècle et demi plus tard, des fenêtres de châteaux ultramodernes sortent de terre. C’est le cas par exemple du chai conçu par Christian de Portzamparc pour Cheval Blanc. Ou encore l’ensemble construit par l’architecte Norman Foster pour Château Margaux, qui compte parmi les premiers crus classés. Au-delà des prouesses architecturales de ces grands domaines soucieux d’afficher leur quête d’excellence, les auteurs du documentaire pénètrent aussi au milieu de leurs vignes. Où des attelages de chevaux labourent, du moins du côté de Château Margaux, capables de travailler la terre sans abîmer les vignes les plus anciennes et les plus fragiles.

Un air frais s’engouffre sur l’écran, l’équipe du réalisateur Raynald Mérien se dirige vers l’estuaire de la Gironde. Ils naviguent en bateau entre des bois préservés, puis approchent d’anciens villages de pêcheurs, où les habitants retroussent leurs manches pour protéger les petits ports traditionnels, régulièrement endommagés par les marées. Sur une presqu’île, un amoureux de la nature sort sa canne à pêche, à laquelle il reste attaché toute une nuit, dans le silence de l’estuaire. Récif d’une nature presque sauvage au milieu d’une zone régulièrement assaillie par les touristes, attirés dans la région par la dune du Pilat ou les plages de Lacanau.

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Mais le moment le plus instructif de ce documentaire se déroule sur la terre ferme, à Sauternes. Un vignoble qui regroupe les appellations Sauternes et Barsac. Les journalistes plantent leurs appareils photo au milieu des vignes, là où de petites mains partent à la recherche de la « pourriture noble ».

Ce merveilleux oxymore définit le champignon qui s’attaque aux fruits ayant atteint une maturité excessive en fin de saison. Dans des vignobles qui bénéficient de conditions climatiques favorables : brouillard le matin, soleil l’après-midi. Grâce à ses effets, le jus sera plus concentré et se transformera à terme en une boisson sucrée. Ces vins caractéristiques de la région, comme on le découvre à l’écran, nécessitent une vendange précise et assez laborieuse. Un exemple de ces savoir-faire ancestraux auxquels rend également hommage ce film au long cours qui emmène sa caméra à travers une résolument girondine.

 
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