L’étincelle a allumé la flamme de la colère. Mercredi 20 novembre, les agriculteurs d’Indre-et-Loire ont donné le coup d’envoi de leur mobilisation en se réunissant simultanément à Château-Renault et à Sainte-Maure-de-Touraine, vers 18 heures.
A Sainte-Maure-de-Touraine comme à Château-Renault, une cinquantaine de personnes se sont réchauffées autour de feux allumés pour l’occasion. Certains gendarmes observent la manifestation pacifique. Au passage, quelques automobilistes klaxonnent.
« On met tout ensemble, à un moment on n’en peut plus »
« Pas de feux de joie »corrects in Sainte-Maure Sébastien Prouteau, administrator of the FNSEA in the department, but fires « symbolisant la colère et la révolte » du métier. Au pied des tracteurs qui bordent le lieu de rassemblement, chacun a en tête les mobilisations du début d’année, et leur manque de résultats. “Les promesses n’ont pas été suivies d’actes”poursuit le représentant syndical. À cela s’ajoute une année climatique défavorable aux récoltes, et l’épée de Damoclès que représente le potentiel accord de libre-échange avec le Mercosur. “La paille”for Sébastien Prouteau.
L’atmosphère est “en avoir marre” général. “ Je regrette d’avoir installé ma femme et mon fils »soupire, à quelques mètres de là, Hugues Robin, exploitant laitier en polyculture au Chambon. Il réclame l’annulation du projet de traité de libre-échange avec le Mercosur, qui, selon lui, placerait les agriculteurs français dans une situation de concurrence déloyale avec les producteurs sud-américains. « Nous sommes le seul métier où quand on sème, on ne sait pas à quel prix on va vendre. »
“Ils ne veulent plus d’agriculture en France”» ajoute à ses côtés Frédéric Echard, céréalier à Ligueil. « C’est dommage, nous avons un excellent travail. Mais il faut pouvoir en vivre. »
Sur place, principalement des agriculteurs. Peu de monde en dehors de la profession, constate Patricia Letort, conseillère municipale de Sainte-Maure-de-Touraine, qui a tenu à faire le déplacement. « Ce sont des gens proches de nous, je les connais presque tous. »
Elle regrette que, dans ce contexte social tendu, les mobilisations des différents métiers ne fassent pas boule de neige « Tout le monde devrait se mobiliser dans tous les domaines. »
“Il n’y restera pas”
Ici, de nombreux agriculteurs imaginent que la mobilisation lancée ce soir va durer. Près d’un feu, un groupe de jeunes partagent un verre de vin. « Si cela doit être plus dur, pourquoi pasjudge Maxime Marquet. Si davantage d’impact est nécessaire, nous y répondrons. » Employé agricole, il souhaite créer sa propre entreprise sur la chèvrerie familiale. Contrôles, normes, climat, Mercosur… « Mettez tout ensemble, à un moment donné, vous n’en pouvez plus. Il n’y restera pas, c’est sûr. »
« Il va falloir bouger, il va falloir durcir le ton par rapport aux dernières actions »annonce au mégaphone devant l’assemblée Cédric Raguin, secrétaire général de la FNSEA dans le département. « Toutes les idées sont les bienvenues. »
« C’est à Paris qu’il faut aller »répondit un agriculteur. « Est-il possible de dépendre des drapeaux européens des mairies ? »demande un autre. “Cela pourrait être une bonne idée.”confirms Cédric Raguin. “Nous ne sommes pas contre le fumier”says Frédérique Alexandre, president of the FNSEA in Indre-et-Loire. « Si vous voulez vous en débarrasser, nous pouvons trouver des solutions… »
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