« Naître Svetlana Staline » et grandir dans l’ombre d’un père dictateur

Publié le 20 novembre 2024 à 21h37 / Modifié le 21 novembre 2024 à 02h19.

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Journaliste et réalisateur, Gabriel Tejedor est l’auteur de trois documentaires tournés en immersion entre la Russie et les territoires de l’ex-URSS. Dans Combiner (2020), il s’est intéressé au quotidien d’une famille ouvrière de la ville minière et industrielle de Magnitogorsk. Attiré par le peuple, désireux d’observer « la manière dont l’idéologie communiste s’infiltre dans la société », dit-il, il ne s’était jamais intéressé à la figure de Svetlana Allilouïeva (1926-2011), née Staline, avant de tomber sur un livre relatant son destin. Et de découvrir qu’en 1967 elle avait demandé l’asile politique à l’ambassade américaine de New Delhi, puis avait passé six semaines en Suisse, cachée dans un couvent, avant de finalement pouvoir rejoindre les Etats-Unis, où elle vivrait en exil jusqu’à sa mort. dans un dénuement total.

« C’est en essayant d’imaginer la scène où elle demande l’asile à l’ambassade américaine que j’ai eu l’idée d’un film. Cela semblait tellement surréaliste que je voulais le voir », explique Gabriel Tejedor. Voici donc ce moment au cœur de Née Svetlana Stalineraconté dans une narration digne d’un film d’espionnage à travers des témoignages, des images d’archives et des animations. «Je suis la fille de Joseph Staline», déclara simplement Svetlana au consul appelé pour la recevoir. « LE Staline ? » il répondra. Pour lui prouver que son père était bien ce Staline, elle lui remit un manuscrit dans lequel elle racontait ce que signifiait avoir grandi dans l’ombre menaçante d’un père qui allait devenir un dictateur coupable d’abominables abus, et qui n’hésitera pas à faire expulser son premier amant.

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