Un artiste émergent qui a agressé sexuellement son partenaire après une soirée dans un bar a finalement reconnu son crime, mais même s’il s’en est sorti sans casier judiciaire, il peut désormais mettre un terme à sa carrière.
« Il avait deux passions : la musique et l’enseignement. Son plaidoyer aura des conséquences importantes…», a déclaré Me Marie-Ève D’Anjou de la défense, ce mercredi au palais de justice de Montréal.
Assis dans la salle, Julien Déry, 34 ans, n’a pas dit un mot lorsque son avocat lui a expliqué que sa carrière était désormais terminée, en raison de l’agression sexuelle qu’il avait commise à l’été 2017.
Ce soir-là, Déry se rend dans un bar où il rencontre une connaissance. En fin de soirée, la femme l’a invitée chez elle, où ils ont eu des relations sexuelles consensuelles.
Victime marquée
Sauf qu’à un moment donné, Déry a décidé d’imposer la sodomie « sans rien demander » à la femme, a expliqué M. François Parent de la Couronne. Ce faisant, il s’est retrouvé à commettre une agression sexuelle et à traumatiser sa victime.
«Cet événement a rompu le lien de confiance avec les hommes», a témoigné la plaignante. Avant, j’avais peur de me faire violer dans la rue. Depuis, j’ai peur d’être violée dans mon lit… C’était toute une difficulté à surmonter »
Une plainte déposée auprès de la police a finalement donné lieu à des accusations l’année dernière. Et rapidement, l’artiste qui avait participé aux Francouvertes en 2018, et au Festival d’été de Québec l’année suivante, a tout perdu.
“Ses agents ont coupé les ponts avec lui, il a perdu tous ses contrats, tous ses spectacles ont été annulés”, a expliqué la défense.
Diplômé en psychoéducation, Déry avait commencé à travailler dans une école, mais compte tenu de son plaidoyer de culpabilité, il sera « bientôt rencontré », selon son avocat.
“Il sera répertorié par sa commission scolaire comme agresseur, il perdra son emploi”, a déclaré M.e D’Anjou.
Absolution
Déry peut cependant se consoler en affirmant que malgré son crime, il n’aura pas de casier judiciaire puisque les parties ont convenu qu’il bénéficiera d’une absolution, conditionnelle à trois ans de probation et 240 heures de travaux d’intérêt général. .
Il s’agit d’une peine « clémente » selon la juge Mylène Grégoire. Sauf que la victime avait son mot à dire, et elle était d’accord avec l’idée.
«L’important pour elle, c’était la condamnation, et qu’il fasse un travail sur lui-même», a expliqué M. Parent pour la Couronne. Si elle n’avait pas été à l’aise, nous aurions été jugés.
Le souhait de la plaignante a été exaucé puisque Déry devra bénéficier d’un suivi thérapeutique tant pour la toxicomanie que pour les agresseurs sexuels. Son avocat a toutefois souligné qu’il avait déjà entrepris des démarches, qui lui ont permis de “prendre conscience et d’évoluer”.
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