Plus de 100 000 Français, sans ressources suffisantes pour se loger dans le parc privé ou en attente d’un logement social, ont trouvé refuge au camping.
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En 2023, la Fondation Abbé Pierre a publié un rapport sur l’état du mal-logement en France. Depuis plusieurs années, dans chacun de ses temps forts, l’agence Occitanie de la Fondation Abbé Pierre s’intéresse aux difficultés rencontrées par un nombre croissant de ménages pour accéder et rester dans leur logement. Plusieurs sujets sont abordés : la réhabilitation d’habitats précaires sur des terres familiales, la vie et le travail dans une ferme insalubre, l’accompagnement des victimes des seigneurs des taudis à faire valoir leurs droits ainsi que la vie dans un bidonville. Tarn-et-Garonne, avec la Haute-Garonne, département le moins touché par le mal-logement. Les politiques de ville mises en place par ces communes, notamment avec la mise en place d’un permis de louer à Montauban et Castelsarrasin, ont permis cette amélioration. Ce bon résultat doit être souligné mais il ne doit pas faire de l’ombre au reste. Plus de 100 000 Français, sans ressources suffisantes pour se loger dans le parc privé ou en attente d’un logement social, ont trouvé refuge au camping. Une solution censée être temporaire mais qui s’éternise parfois. Si les campings se font discrets vis-à-vis de leurs résidents à l’année, c’est parce que le code du tourisme ne leur permet pas d’élire résidence dans un camping. Même si en réalité, peu de contrôles sont effectués sur le terrain. Car seuls les maires et préfets peuvent en être à l’origine et seulement en cas de trouble à l’ordre public. Les résidents à l’année savent cependant que leur logement est fragile : ils ont signé un contrat commercial avec le camping, pas un bail de location. Les managers peuvent donc les licencier du jour au lendemain, sans préavis. Il n’y a pas non plus de trêve hivernale pour eux. Ils sont également soumis à des modifications du règlement régissant le camping. Et comme le souligne le rapport Mal-logement 2024 de la Fondation Abbé-Pierre, « l’accès à l’eau et à l’électricité est souvent prohibitif ». Par ailleurs, l’État ne reconnaît pas ces habitats comme des logements et il est donc impossible de bénéficier d’APL (Aide personnalisée au logement) ou de bénéficier du FSL (Fonds de solidarité pour le logement). Aux côtés des personnes en difficulté, une autre catégorie de résidents vit à l’année dans des campings. Il s’agit de propriétaires de mobil-homes haut de gamme qui ont élu domicile dans des campings étoilés, souvent équipés d’une piscine ou d’une aire de jeux. Le Tarn-et-Garonne n’est pas concerné, ce sont des campings côtiers. Pour eux, le mobil-home représente une alternative à la maison individuelle inaccessible. Car ces gens, qui sont au sommet des classes populaires, auraient aimé acheter un appartement ou une maison, mais la hausse des taux, l’accès difficile au crédit et l’envolée des mètres carrés dans certaines zones, ont fait rêver ce impossible. La montée en gamme des mobil-homes depuis la fin des années 1990 leur a donné envie d’investir. Ils n’hésitent donc pas à débourser entre 25 000 et 60 000 euros pour s’en offrir une. A cela s’ajoute la location d’un emplacement dans un camping de qualité qui leur coûtera environ 350 et 400 euros par mois.
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LP
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