Le 22 novembre 2024, Pascal Férey présidera sa dernière séance de la Chambre d’agriculture de la Manche avec différents sujets à l’ordre du jour comme l’accessibilité numérique en agriculture, le développement économique du bocage… Il a occupé ce poste pendant douze ans. Engagé dans la défense professionnelle depuis 1975, et élu à la Chambre d’Agriculture depuis 1989, représentant la CDJA, cette fin de mandat marque un tournant dans la carrière de celui qui se définit comme « un paysan comme tout le monde « .
Séance d’exploitation
Pour exercer toutes ces responsabilités, il s’est appuyé sur » sa précieuse épouse, ses amis et collègues élus fidèles et ses équipes administratives professionnelles », confie-t-il. Aujourd’hui, il est en train de céder son exploitation à son employé. » C’est le choix que ma femme et moi avons fait. Nous ne voulions pas que cela s’étende. Le volume ne fait pas forcément le bonheur », note-t-il.
Un vote en janvier 2025
Il prépare ainsi les successions à la Chambre d’Agriculture ainsi que dans son exploitation. Deux étapes importantes. Pour la Chambre Consulaire, les délais sont gravés dans le marbre. Pour les prochaines élections, le dépôt des listes de candidats se fera au plus tard le 16 décembre à la préfecture. Et ils seront publiés avant le 21 décembre. Début janvier 2025, le matériel de vote sera envoyé au domicile des électeurs. Ils auront jusqu’au 31 janvier pour voter, soit par voie électronique, soit par correspondance. Les résultats seront annoncés au plus tard le 6 février. L’installation de la Chambre départementale interviendra au plus tard le 6 mars 2025. S’en suivront les élections des chambres régionales puis de la Chambre d’agriculture française, qui devraient être en ordre de marche d’ici le 25 mars 2025.
Une assemblée fortement renouvelée
» Cette élection est très importante car elle représente toute l’agriculture au sens large. », souligne Pascal Férey. Il n’est pas le seul à quitter cette assemblée puisque Marc Lecoustey, Philippe Faucon, Philippe Pontis mais aussi Gérard Bédouin et Josiane Béliard ne se représentent pas. Cependant, ” jusqu’à la mise en place de la nouvelle équipe, qui sera sensiblement renouvelée, les affaires courantes seront gérées », nous assure-t-il. Rendez-vous le 22 novembre pour la séance de la Chambre d’Agriculture et début mars 2025 pour l’installation de la nouvelle équipe.
Réactions sur des sujets d’actualité
« Nous ne voulons pas d’un kilo de viande du Mercosur »
La mobilisation des agriculteurs a repris. Au centre des débats : les accords du Mercosur. Pascal Férey est catégorique. » Nous ne voulons pas d’un kilo du Mercosur. Nous demandons au gouvernement français d’être puissant à Bruxelles pour faire entendre la voix de la France », insiste-t-il. Et c’est la filière bovine qui serait la plus touchée, notamment d’origine laitière, et plus particulièrement les vaches de réforme. Les pays concernés (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay et Bolivie), » nous n’avons pas la traçabilité que nous avons chez nous », dénonce le président de la Chambre. » Nous voulons un accord équilibré », justifie-t-il.
Infrastructures : il faut fluidifier les itinéraires
Trois axes majeurs le long de la Manche sont en phase d’étude pour aménagement. Certains pans sont remis en question ou peinent à trouver une issue. Pascal Férey tire la sonnette d’alarme. » Tout développement économique est en difficulté », dit-il. Il prend l’exemple de l’axe Coutances-Saint-Lô. » S’il n’y a pas de décision stratégique, ce sera compliqué pour l’économie de Coutances. Traverser Saint Gilles est compliqué », assure-t-il. Pour le contournement de Cherbourg, » le poumon du Cotentin “, le message est le même.” C’est un véritable sujet pour le monde agricole et économique. « Quant à la route Avranches-Granville », Je ne demande pas un 4 voies. Mais il faut savoir comment faire le dernier tronçon sachant que les réserves foncières sont acquises », note-t-il.
La tourbière de Baupte : un sujet compliqué
Même si la tourbière de Baupte dans le parc naturel régional des marais du Cotentin et du Bessin fait partie des 19 sites sélectionnés en France pour le Loto Biodiversité (subvention d’un million d’euros), » le sujet avance mais c’est compliqué », admet le président de la Chambre.
Cette carrière d’extraction de tourbe, dont la concession prend fin en 2026, sera transformée en réserve naturelle nationale. » Dès 2025, des hectares de terres seront inutilisables », déplore-t-il.
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