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après le blocus de l’ONF, une réunion prévue entre mineurs et préfecture

La Fédération des exploitants miniers de Guyane (FedomG) a bloqué ce lundi matin l’entrée de l’Office national des forêts (ONF) à Cayenne. Le FedomG entendait protester contre les mesures prises par l’ONF qui empêchent leur installation dans certaines zones. Leur mouvement a trouvé un écho favorable : un rendez-vous leur a été donné par le secrétariat général de la préfecture, probablement mercredi prochain. Le blocus a été levé avant midi.

« Nous ne sommes pas fermés aux discussions, mais nous ne sommes pas fermés à de nouveaux blocages. » Le ton est donné par Thierry Favaretto, opérateur minier, membre de FedomG. Ce matin, la Fédération des exploitants miniers de Guyane a bloqué l’entrée de l’ONF. Un mouvement qui n’est pas sans rappeler leur blocage de la Direction du Travail il y a quinze jours. « Nous sommes des chefs d’entreprise, nous ne sommes pas là pour bloquer. Si nous le faisons, c’est parce que nous n’avons pas d’autre solution. Ce mouvement est un signal que nous donnons à la préfecture. Il y a 15 jours, nous avons bloqué la Direction du Travail. Cette fois, nous sommes venus avec du matériel pour montrer de quoi nous sommes capables, en termes de blocage.

Pour José Mariéma, président de FedomG, cette opération réalisée ce lundi matin a été mûrement réfléchie “Il y a beaucoup de problèmes avec ce service de l’Etat depuis des années”. Sur notre antenne, le président des exploitants miniers dénonce les méthodes envisagées “cavaliers”. Pour le FeddomG, l’ONF « prend parti sur les questions » là où ça ne devrait pas. José Mariéma cite par exemple le choix de l’ONF de classer en ZIE (Zone d’Intérêt Ecologique) des parcelles qui, auparavant, figuraient déjà dans le schéma aurifère du territoire. « L’ONF se permet de bloquer des zones pendant 40 ans. Il nous est interdit de nous y rendre alors même que ces zones avaient déjà été balisées pour la mine. Ces zones sont ensuite pillées par l’orpaillage illégal. C’est un exemple très simple qui nous conduit dans un mur. »

« Nous demandons juste du bon sens, insiste Thierry Favaretto. Quand on nous promet quelque chose, il faut que les promesses soient tenues : que les zones inscrites au Sdom (Plan départemental d’orientation minière) continuent de l’être.»

« Nous voulons lancer un cri d’alarme, José Mariéma insiste et demandez comment il est possible qu’aujourd’hui la et la Guyane acceptent le pillage de leurs ressources. C’est le seul endroit en Europe où des bandes armées pillent, polluent et tuent. Et nous regardons. Nous sommes ici. Tout va bien. » Selon les informations de FedomG, entre 12 et 13 tonnes d’or sont pillées par des immigrés clandestins. «C’est un milliard d’euros que perd la Guyane, déplore José Mariéma. On est là, on attend, on ne fait rien, des responsables arrivent de la Métropole et décident de bloquer les zones favorables à l’orpaillage illégal. Ce que nous demandons, c’est de nous laisser travailler. Nous ne demandons pas d’aide, nous demandons juste ceci : laisser les Guyanais travailler. »

Malgré le blocage d’aujourd’hui, la FedomG assure que le dialogue n’est pas rompu entre elle, la Collectivité territoriale de Guyane (CTG) et l’État. Pour preuve, la réunion de samedi dernier qui, après huit mois de travaux, a abouti à l’élaboration d’un document fixant les objectifs et la réglementation de la mine primaire de Guyane.

« C’est une stratégie travaillée par l’ensemble de la filière, que ce soit pour les artisans, les petites entreprises ou demain les grandes entreprises industrielles, développe José Mariéma. Nous avons une vision jusqu’en 2060. Cela fait huit mois que nous développons ce projet et il a enfin abouti et nous avons aujourd’hui un document sur lequel nous pouvons discuter. Les choses avancent mais pas comme nous le souhaiterions. »

La rencontre promise par la préfecture avec l’ONF devrait avoir lieu dans la semaine, probablement mercredi.

 
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