Il y a dix jours, lors du point presse présentant le salon des maires, Pierre Gonzalvez, président de l’association des maires du Vaucluse (AMV 84) avait peur de quitter le parc des expositions d’Avignon ce jeudi avec « plus de questions que de réponses « . Une peur avérée avec laquelle les autorités locales doivent composer » dans ce climat incertain et chaotique », selon Dominique Santoni, président LR du Département. ” Les communes sont la dernière roue du carrosse et sont considérées comme la vache à lait de l’État », fustige Christian Gros, maire (DVG) de Monteux et secrétaire de l’AMV 84, relevant le constat national selon lequel « 55% des maires ne souhaitent pas se représenter et préféreraient aller pêcher ou jouer aux boules ».
Et ce n’est pas la conclusion des discussions matinales de Sabine Roussely, secrétaire générale de la préfecture, qui leur fera sourire. Dans un discours rébarbatif qui a duré près de trois quarts d’heure, le représentant du préfet – tenu à Paris avec tous les préfets – a décliné une sorte de discours de politique générale de l’État dans le département. Complètement en décalage avec les attentes immédiates des maires. ” Notre place n’est pas toujours enviable, mais la vôtre… bonjour ! », avait ironisé Renaud Muselier à son encontre au préalable. Le président (Ren) de Région n’a pas voulu accabler le corps préfectoral local pris entre les directives nationales et leurs applications locales souvent contradictoires.
La Région risque d’être privée de 10 % de son budget de fonctionnement », c’est colossal », résigne Renaud Muselier aux orientations prises par son camp politique. Pas question toutefois de rogner sur le volet agricole et les aides aux communes, promet-il. Deux thèmes sur lesquels Dominique Santoni aussi » s’engager » ne pas rogner sur les raccourcis, même si, pour l’instant, une ponction de 15 millions d’euros est attendue dans le budget 2025 du Département. Dans la continuité de son discours d’il y a un mois lors de l’assemblée, la présidente du conseil départemental rejette la faute sur l’Etat : « Paris suffit ! », insiste-t-elle. Et d’afficher sa volonté de « sortir de l’impasse d’une France qui plie et craque sous les excès du centralisme « . L’ancien maire d’Apt » appelle un 3e acte de décentralisation », invitant tous les élus à soutenir sa demande.
Des propos qui font écho à ceux de Cécile Helle, maire PS d’Avignon. ” Nous avons besoin de visibilité et de confiance, la décentralisation n’implique pas de réduire les allocations », réclame l’édile, rappelant que « les communes sont le premier service public, le niveau local vers lequel les citoyens se tournent ». « Ce n’est pas parce qu’on va mettre les collectivités locales au régime qu’on va sauver l’État », acquiesce Véronique Pouzadoux, secrétaire générale adjointe de l’association des maires de France, de l’Allier. Pierre Gonzalvez, maire LR de L’Isle-sur-la-Sorgue et président de l’AMV 84, a reconnu être « dans une situation de contradiction, nous voulons que rien ne change alors qu’il faudra faire des économies « . Personne n’osait se poser la question des recettes.
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