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A peine autorisé, le nouveau projet de déviation de la route de Beynac (le fameux) attaqué

A peine autorisé par un arrêté du 5 novembre dernier du préfet de Dordogne, le nouveau projet de dérivation de Beynac est déjà attaqué. “Nous atteignons des sommets dans cette affaire avec l’Etat qui valide un gaspillage d’argent public et une violation de l’État de droit qui est véritablement scandaleux”, commente Raphaëlle Jeannel, avocate du cabinet Huglo Leplage, qui annonce déposer plainte. un recours au tribunal administratif au nom de Philippe d’Eaubonne, président de l’association de protection de la vallée de la Dordogne et de la société Newell Entreprises (propriétaire du Château de Fayrac).

Greenwashing sur le contournement ?

« Je m’y attendais évidemment, répond Germinal Peiro, le président du département, porteur du projet, les opposants sont toujours les mêmes, seigneurs de Dordogne. Et cela ne m’étonne pas qu’il continue contre l’avis de la grande majorité des Périgourdins. » Il met en avant les résultats de l’enquête publique qu’il qualifie de très favorables et se dit serein dans un dossier totalement remanié. “On est passé d’un projet routier à Beynac à un projet environnemental sur un secteur beaucoup plus vaste, avec la réouverture de la gare, l’installation de navettes électriques, etc.”, argumente-t-il.

« On parle des mêmes ouvrages : deux ponts, un pont routier et un pont ferroviaire : les mêmes qui étaient interdits auparavant », précise Maître Raphaëlle Jeannel. Il s’agit simplement d’un verdissement du projet. » Mais pour le ministère, la justice elle-même a validé la toute nouveauté de ce projet en n’empêchant pas la consultation, en juillet 2023, comme le demandaient les opposants.

Condamné pour échec de démolition et autorisé à reconstruire ?

« Depuis cinq ans, le Département refuse d’exécuter les décisions de justice sur la restauration du site », souligne Maître Raphaëlle Jeannel. Il a été condamné à payer deux millions d’euros au titre de ces amendes, qui continuent de courir. » Ils ont été payés selon la collectivité qui a porté l’affaire devant le tribunal administratif pour faire valoir qu’ils n’étaient plus d’actualité, après le récent arrêté d’autorisation environnementale. La contradiction n’a pas échappé aux opposants qui déplorent cet écart entre les décisions de justice et celles du préfet, qui représente l’Etat. « Le nouveau projet est autorisé par l’Etat, garant du bon fonctionnement de la justice et du respect de ses décisions, et il comprend l’utilisation des piles du pont et de la route dont la démolition a été ordonnée par la justice. »

Convaincu d’avoir apporté des réponses à la première version, le département avance avec la plantation de 27 000 végétaux, la création d’habitats pour les chauves-souris et la création d’un « cordon écologique » tout le long de la route. Les opposants défendent un territoire riche en biodiversité (amphibiens, loutres d’Europe) et en patrimoine (triangle d’or du Périgord), mis en péril par un projet concret vieux de quarante ans « qui ne va plus dans le sens de l’histoire ».

Mais « terminer le projet est moins dommageable pour l’environnement que le démolir », conclut Germinal Peiro.

 
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