C’est une usine unique au monde qui ouvrira à Bessines-sur-Gartempe, au nord de la Haute-Vienne, dans trois ans, en 2027. Orano Med, filiale du groupe Orano, spécialisée dans la médecine nucléaire, a symboliquement posé ce jeudi la première pierre d’une usine qui permettra à terme de commercialiser un traitement innovant dans la lutte contre le cancer.
En investissant 250 millions d’eurosdont 22 millions provenant du Plan France 2030, Orano Med lancera une production à grande échelle de Thorium-228. Isotope dont le plomb 212 est ensuite extrait, utilisé pour fabriquer des médicaments pharmaceutiques. radiothérapie cibléece qui devrait permettre de tuer les cellules cancéreuses sans affecter les tissus sains.
Des tests ont été effectués dans le cadre Laboratoire Maurice Tubianaégalement basé dans le nord de la Haute-Vienne, depuis près de dix ans. Après avoir signé un contrat de commercialisation et un partenariat stratégique avec Sanofi au début de l’automne, en attendant l’autorisation de mise sur le marché d’AlphaMédix d’ici quatre ans, et qui est actuellement testé auprès de 400 à 500 personnesOrano Med passe à l’étape suivante avec cette nouvelle usine : l’industrialisation.
A partir de 2027, des barriques de nitrate de Thorium arriveront en Haute-Vienne. De là seront extraits les Thorium-228 qui sera ensuite acheminé vers deux laboratoires de fabrication de médicaments, à Onnaing près de Valenciennes et à Indianapolis aux Etats-Unis. Deux sites choisis pour leur proximité avec les axes de communication ou les plateformes de distribution du monde entier. La capacité de production est immense avec pas moins de 22 000 fûts de nitrate de thoriumpropriété d’Orano, sont actuellement stockés au Commissariat à l’énergie atomique de Cadarache.
A Bessines-sur-Gartempe, tous les équipements et procédés sont uniques au monde. C’est à partir de ce site unique au monde que seront produits les flacons de Thorium-228. D’ici 10 ans, la plateforme devrait permettre de produire 100 000 doses de médicaments.
Une approche unique au monde
Après un discours introductif du ministre délégué chargé de l’Industrie, Marc Ferracci, les représentants d’Orano et d’Orano Med présents ce jeudi en Haute-Vienne ont également insisté sur la question de la sécurité sanitaire devenue encore plus importante depuis la crise du coronavirus. Covid. « Nous avons une approche que personne d’autre n’a »explique Julien Dodet, président du conseil de gouvernance d’Orano Med, « Nous développons ces médicaments, comme le feraient les sociétés biotechnologiques ou pharmaceutiques, mais nous sommes également capables de fabriquer ces médicaments et contrôler toute la chaîne d’approvisionnement, des matières premières aux médicaments“.
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A Bessines-sur-Gartempe, où Orano est implanté depuis les années 1960, l’histoire se poursuit avec la création de 70 emplois directs et d’une centaine d’autres indirects. Entre l’usine ATEF, le Centre d’innovation en métallurgie extractivedu Laboratoire Maurice Tubiana, le groupe Orano a investi plus de 300 millions d’euros sur le site du Haut-Viennois. Entre 2010 et 2030, l’effectif va plus que doubler.
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