L’annonce d’une taxe de 10 % sur les importations par le président élu Donald Trump ébranle les entreprises tournées vers le marché américain. Dans l’Indre, le département compte moins d’une centaine d’entreprises qui exportent outre-Atlantique. Au niveau régional, les exportations dépassent le milliard d’euros, et l’Indre contribue à hauteur de 72,24 millions d’euros.
“Il n’y aura pas d’impact fort”
Pour les entreprises du département, la hausse des taxes douanières pourrait compliquer la situation. “Trump est un homme d’affaires, il privilégie l’Amérique, mais aussi les coups médiatiques”commente Jacky Thoonsen, président de la CCI de l’Indre. S’il ne s’inquiète pas beaucoup d’un impact majeur au niveau local, il souligne néanmoins le défi d’une Europe unie pour éviter les négociations bilatérales. “déséquilibré”.
Bien que l’Amérique soit un marché important, elle ne représente pas la première destination des exportations indriennes mais la quatrième, derrière les partenaires européens comme l’Allemagne, l’Italie ou encore la Belgique, selon les chiffres des douanes françaises. Les machines et équipements d’usage général ainsi que l’aéronautique sont les principaux produits exportés vers les États-Unis.
Un ralentissement des commandes ?
Mais les entreprises observent un phénomène nouveau : les clients, incertains quant au contexte économique et politique, tergiversent. Julien Joyau, responsable des opérations chez Schtroumpfy Westrock à Poinçonnet, constate que « les prévisions pour 2025 sont vides ». Sur le site d’Indrien, « Nous produisons des machines qui conditionneront des paquets de canettes ou de bouteilles pour les géants mondiaux des boissons, comme Coca-Cola. Cette année, nous avons livré sept machines aux États-Unis. Nous n’en sommes pas au stade de dire que ces élections auront un impact sur nos marges. »
Soyez prudent avec le vin
Si la direction de Safran à Issoudun préfère ne pas commenter à ce stade, le Coliège Métalco-Emballages, à Pont-Chrétien-Chabenet, spécialisé dans la fabrication de capsules de bouteilles de vin, estime que ses clients pourraient être impactés, même si la société elle-même ne devrait pas souffrir directement : « Nos clients seront peut-être amenés à le faire, mais il n’y aura aucun impact à court et moyen terme. »
Pour les viticulteurs de l’appellation Valençay, cette élection rappelle de mauvais souvenirs des taxes sur le vin en 2019. Mais Olivier Sinson, président de l’appellation, se veut rassurant : les exportations ne représentent que 10 % du chiffre d’affaires, et le marché américain reste modeste. «Nos principaux acheteurs restent en Europe»assure-t-il.
Pour l’Indre, les échanges commerciaux avec les Etats-Unis sont positifs, les exportations étant plus de deux fois supérieures aux importations. Pour l’heure, les entreprises restent en alerte.
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