Après les plaidoiries des avocats du Parlement européen, ce mercredi, la parole est donnée au parquet lors du procès des assistants parlementaires du RN.
Pour rappel, depuis le 30 septembre et jusqu’au 27 novembre, le tribunal correctionnel de Paris a jugé 25 personnes, dont Marine Le Pen et Louis Aliot, ainsi que le FN (devenu RN) pour des soupçons de détournement de fonds publics européens prétendument commis entre le 1er septembre et le RN. 2009 et le 14 février 2016 pour un montant de 6,8 millions d’euros.
Le procureur entend démanteler le « système » Le Pen avant de rendre ses réquisitions particulièrement attendues puisque, dans ce procès, les dirigeants du parti risquent jusqu’à 10 ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende pour des faits commis entre 2009 et 2013, soit voire 1 million d’euros pour ceux commis après 2013. Ils risquent également une peine supplémentaire d’inéligibilité limitée à 5 ans mais qui pourrait être portée à 10 ans, certains exerçant un mandat public électif au moment des faits. Ces dernières peines pourraient être exécutées dès que ce procès sera délibéré. S’ils étaient condamnés à des peines d’inéligibilité, Marine le Pen et Louis Aliot pourraient voir leur destin politique considérablement contrarié.
“Économisez de l’argent sur les dépenses de fête”
«Pourquoi le FN a-t-il mis en place ce système ?, s’interroge la procureure Louise Neyton. Faire des économies sur les dépenses du parti avec l’aide du Parlement européen, alors que le parti se trouvait dans une situation financière extrêmement difficile. tendu.”
Le procureur s’attarde sur la question des preuves
« Alors, quel type de preuve est recherché ? Nous cherchons à savoir si le travail a été réellement fourni, si des écrits tels que des notes ou des résumés ont été rédigés et au profit de qui ?
«Mais les notes n’ont pas été retrouvées. On nous dit : j’ai déménagé, c’était une matière périssable, ça n’a pas été conservé…», déplore-t-il, soulignant que ces arguments sont faux. « On voit que les acteurs ont des capacités de conservation !
Discours de Nicolas Barret, le deuxième procureur
Il a critiqué l’utilisation égoïste des fonds publics européens par le RN dans le cadre des contrats d’assistants parlementaires. « On ne se pose pas la question de la légitimité. Nous brûlons, consommons pour nous-mêmes », a-t-il déclaré.
Elle revient sur la possibilité de choisir un militant comme assistant parlementaire
Le procureur précise qu’il existe une « totale liberté de choix » pour l’assistant parlementaire. Il n’y a cependant pas « une liberté totale sur les tâches exercées », a-t-elle poursuivi, soulignant qu’il doit y avoir « un lien direct entre l’activité et le mandat d’assistant ».
« La tâche de l’assistant parlementaire (PA) doit être conforme à la mission de l’AP. L’assistant parlementaire est au service d’une assistance directement liée au mandat. Et il le sait. Il doit assister le député dans “l’occasion de l’exercice de son mandat”.
Cela justifie selon elle la légitimité du contrôle de la finalité des dépenses par le Parlement européen, puisqu’il s’agit de « fonds publics ».
Le parquet souligne le « caractère sans précédent » de l’affaire ainsi que le « mépris de ses auteurs »
« L’affaire est sans précédent par son ampleur, sa durée, le caractère systématique de l’organisation et le mépris de ses auteurs. Ces faits et ces comportements ont provoqué une atteinte grave et durable aux règles du jeu. démocratique », a poursuivi le procureur.
« Nous ne sommes pas ici à cause de la persévérance »
L’audience a débuté vers 9h45 par une introduction de la procureure Louise Neyton : “Nous ne sommes pas là par insistance et sur des allégations, mais au terme d’une information judiciaire menée par quatre juges d’instruction, avec des investigations contre et contre les prévenus”. , au cours de laquelle les prévenus ont eu la possibilité de s’exprimer, procédure à l’issue de laquelle les juges d’instruction ont estimé que les charges étaient suffisantes et ont renvoyé l’affaire devant le tribunal pour qu’il fasse droit.
Marine Le Pen est présente au tribunal judiciaire de Paris ce jour des réquisitions
“Je pense que le parquet va tenter de défendre la cause qu’il a initiée il y a 10 ans pour justifier sa procédure qui est apparue plus que bancale au cours du dernier mois et demi”, a-t-elle déclaré selon franceinfo.
#ProcessRN : Marine Le Pen est arrivée au tribunal en ce jour de réquisitions : « Je pense que le parquet va tenter de défendre la cause qu’il a initiée il y a 10 ans pour justifier sa procédure qui est apparue plus que bancale durant le dernier mois et demi » @franceinfo pic.twitter.com/c1VLoArNT9
-Caroline Motte (@carolinemotte)
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