Un automne chargé sur le plan social. Déjà confronté aux plans sociaux chez Michelin et Auchan, le gouvernement doit faire face à une multiplication des appels à des grèves à venir en France, dans un contexte économique morose et sur fond d’austérité budgétaire pour 2025. Secteur par secteur, Libération fait le point.
Du lundi 11 au mercredi 13 novembre : préavis de grève sans impact à la RATP
L’ouverture à la concurrence des bus de la RATP a déclenché un préavis de grève de la branche CGT de la RATP, qui voit dans cette ouverture un « prétexte à des attaques incessantes contre le personnel, [les] les conditions de travail et [les] rémunération ». Cet avis couvre « tout le personnel et dans tous les départements » pour la période du lundi 11 novembre à partir de 19h jusqu’au mercredi 13 novembre à 7h. Contacté par Libération ce lundi, la RATP assure que cette grève n’aura aucun impact sur le trafic.
Jeudi 14 novembre : grève des pilotes de ligne
Le syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) appelle à la grève et à un rassemblement devant l’Assemblée nationale jeudi 14 novembre après le vote des députés pour une augmentation de la fiscalité du transport aérien. Dans un communiqué commun envoyé dimanche 10 novembre en fin de journée, plusieurs autres syndicats du secteur – Unsa transports, Unsa PNC, CFE-CGC Fnema, Unac, SNPNC-FO et Pieds-FO – ont annoncé avoir appelé « à tous les salariés du secteur aérien de venir manifester leur désaccord avec cette taxe meurtrière pour l’emploi devant l’Assemblée Nationale le 14 novembre ». « Ce projet est une attaque sans précédent contre le secteur aérien en France, ses emplois, sa compétitivité et sa pérennité »ils dénoncent.
Les députés, qui examinent le projet de budget 2025, ont approuvé vendredi la hausse de la fiscalité sur le transport aérien proposée par le gouvernement, limitant toutefois sa durée à un an et excluant du dispositif l’Outre-mer et la Corse. Concrètement, ce système va augmenter les taux de taxation sur les billets d’avion. Pour les vols en classe économique, la majoration sera de 2,60 euros par passager à 9,50 euros pour une destination européenne, de 7,50 euros à 15 euros pour les destinations intermédiaires, et de 7,50 euros à 40 euros pour les destinations lointaines, selon le rapporteur général de la Budget, Charles de Courson.
Vendredi 15 novembre : les agriculteurs manifestent leur colère
Du côté des agriculteurs, la colère gronde à nouveau, moins d’un an après un mouvement qui a paralysé en partie les grands axes routiers de France. Les actions symboliques ont repris ces dernières semaines et devraient se multiplier après la mi-novembre, notamment à l’appel des syndicats majoritaires FNSEA et Jeunes agriculteurs (JA). Qui appellent à descendre dans la rue ce vendredi 15 novembre. Les agriculteurs, durement touchés cette année par de mauvaises récoltes de blé et un regain de crise sanitaire dans les élevages, réclament de pouvoir vivre de leur métier : ils attendent clarté sur les prêts garantis par l’État. Et ils refusent catégoriquement la signature d’un accord de libre-échange négocié entre l’UE et les pays latino-américains, le Mercosur.
Du mercredi 20 au vendredi 22 novembre : grève à la SNCF
Les syndicats de la compagnie ferroviaire SNCF appellent à l’arrêt du travail du mercredi 20 novembre à 19 heures au vendredi 22 novembre à 8 heures. Ils ont également lancé un préavis de grève illimitée samedi à partir du mercredi 11 décembre à 19 heures (renouvelable pour des périodes de 24 heures). Service potentiellement perturbé pendant les vacances de Noël.
Les représentants des cheminots réclament un moratoire sur le démantèlement de Fret SNCF, la division dédiée au fret ferroviaire, et protestent contre les modalités d’ouverture à la concurrence des lignes régionales. « Le dialogue doit réussir » entre les dirigeants de la SNCF et les syndicats de l’entreprise publique, a jugé dimanche le ministre des Transports, François Durovray. “Chacun est responsable”, “on ne peut pas imaginer qu’au moment où la France doit avancer, elle soit bloquée et qu’au moment où les Français veulent se retrouver, ils n’y arriveront pas”a-t-il déclaré sur France Info.
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