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entre pluie et manque de soleil, une année dans le brouillard

Par

Jeanne MORCELLET

Publié le

10 novembre 2024 à 15h26

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Ils possèdent 110 vaches laitières pour lesquels ils cultivent 40 hectares de maïs.

Le père, Daniel, retraité mais toujours vigilant et veillant sur ce qu’il faut faire, et son fils Nicolas, comme chaque année, ont semé leur maïs au printemps.

Il faut semer sous un soleil généreux, généralement entre fin avril et mi-mai, lorsque les conditions climatiques sont favorables.

Daniel Degand

« Nous récoltons lorsque la terre est complètement sèche », ajoute Nicolas.

Les semis leur demandent entre une semaine et 10 jours de travail, car différentes étapes doivent être prises en compte, à savoir l’épandage du fumier, le labour, la herse rotative et le semis ou encore le déchaumage, le hersage et le semis.

“Mais c’est en théorie”, s’exclame doucement Daniel, “cette année, nous avons semé beaucoup plus tard, entre fin mai et début juin.”

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Le soleil manquait cruellement

Les travaux ont duré trois week-ends.

Tous les 15 jours, ils ont pu bénéficier d’une éclaircie salvatrice.

Et pourtant, ils ne pensent pas avoir fait du bon travail, c’est la faute à la météo.

« On a été un peu justes » reconnaît le père de famille. Pour que la céréale pousse et atteigne sa maturité, elle a besoin de soleil et d’eau. Cette année, le soleil a cruellement manqué.

Lorsque nous sommes confrontés à une sécheresse ici, et nous en avons déjà fait l’expérience, nous avons toujours une tempête pour sauver la situation.

Daniel Degand

Mais quand le soleil manque, c’est très compliqué, d’autant qu’il a plu tout le printemps et tout l’été, ou presque.

Normalement, les agriculteurs ensilent entre le 15 septembre et le 15 octobre.

« L’année dernière, nous avons récolté entre le 7 et le 10 septembre. »

Mais cette année, il a fallu attendre les 23 et 24 octobre.

Bien sûr, comme ils avaient semé tardivement, ils s’attendaient à récolter tardivement, mais « le maïs a besoin d’un nombre incompressible d’heures d’ensoleillement pour arriver à maturité ». Malgré tout, le père et le fils ont eu de la chance, « extra chanceux ».

Un planning d’ensilage établi trois semaines avant la récolte

Car environ trois semaines avant la récolte, 23 agriculteurs décident ensemble du calendrier des récoltes puisque l’ensileuse appartient à la Cuma (Coopérative d’utilisation de matériel agricole).

Chacun propose une date, comme l’explique judicieusement Daniel, « chacun avance ses arguments ». La zone est vaste et présente d’énormes variations dans la structure du sol et l’ensoleillement.

Comment savoir quand récolter ?

Les agriculteurs mesurent la maturité du maïs, non pas par la taille des tiges mais par la dureté et densité des épis.

Si les épis sont liquides, il ne faut pas y penser mais quand c’est très dur, alors il est urgent de récolter

Nicolas Degand

Trois semaines avant le grand jour, tous les agriculteurs ont une idée précise de la qualité et de la maturité de leur maïs. Mais la date fixée pour l’ensileuse est difficile à modifier.

Le maïs gorgé d’eau est moins nutritif

Par exemple, Nicolas s’est arrêté le lundi 25 octobre mais ce jour-là il est tombé gravement. Alors « nous sommes revenus au mardi, qui était une bonne journée, pour ainsi dire. Il faisait beau, donc il n’a pas plu ! « .

Pourtant à Bonnefoi, ils s’enliserle tracteur et la remorque luttent contre la terre trop lourde et gorgée d’eau.

Si le maïs est gorgé d’eau, il est moins nutritif. Parce que l’eau s’infiltre dans la plante et elle sort du silo une fois que nous avons placé la récolte dans le silo malgré tout le soin que nous apportons à en prendre soin.

Nicolas Degand

Contrôle de la matière sèche

Car la base est de faire très attention au taux de matière sèche et humide du maïs.

Il y a environ 70% d’humidité pour 30% de matière sèche mais dans les mauvaises années, l’humidité a tendance à faire des ravages.

Par ailleurs, l’année dernière la récolte comptait 16 à 18 tonnes de matière sèche par hectare alors que cette année les chiffres ne sont que de l’ordre de 12 à 15 tonnes.

Ce qui fait une grande différence. D’autant plus que le maïs ne dure pas éternellement.

Daniel montre les différences de couleur et donc de qualité du maïs récolté l’année dernière ©DR

Trois hectares par heure

Lors de la récolte, l’ensileuse avale 3 ha de maïs par heure.

Elle coupe le maïs à la longueur désirée.

Daniel et Nicolas optent pour extrémités de 13 à 15 millimètres.

Plus le maïs est coupé finement, plus les vaches le digèrent facilement. Mais il n’est pas nécessaire que ce soit de la bouillie non plus. Et plus la plante est mûre, plus il est facile de la couper finement.

Daniel Degand

Nicolas dispose d’un terrain de 14 ha qui nécessite 8 remorques.

Une fois les remorques pleines, elles sont déversées dans les silos de la ferme.

Maïs emballé pour évacuer l’air

« Répartis en couches, ils sont constamment et continuellement emballés pour évacuer le plus d’air possible. Cela ne s’arrête pas.

Nicolas s’occupe du règlement qui lui prend une journée et demie.

Il ne dit pas que c’est difficile ou fatiguant, non, il dit « j’aime ça » avec un sourire éclatant.

Une fois le travail accompli, un filet de protection et une bâche protègent la plante fourragère.

Cinq silos de 42 mètres

La famille possède désormais cinq silos de 42 m de long.

« Nous n’avons pas encore terminé celui de l’année dernière. il devrait courir jusqu’à Noël », mais l’année prochaine, il pourrait manquer.

Leurs vaches mangent chaque matin un mélange de maïs, d’ensilage préfané et un concentré de farine de blé, de farine de colza et de soja.

Pulpe de betterave ou betterave rouge en capsules

Pour pallier le manque prévisible de maïs, Daniel et Antoine envisagent déjà d’acheter de la pulpe de betterave ou de la betterave séchée en capsules, « une formule très appétissante qui contient 80 % de matière sèche ».

Une solution d’urgence qu’il faut prendre très vite, d’autant qu’il y a une pénurie de betteraves surpressées, désormais régulièrement utilisées pour alimenter les digesteurs de méthane de la région.

De toute évidence, 2024 n’a pas été une bonne année pour les agriculteurs.

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