Une cérémonie commémorative nationale a eu lieu dimanche à Winnipeg en l’honneur de Murray Sinclair, ancien juge, sénateur et président de la Commission de vérité et réconciliation sur les pensionnats indiens.
Murray Sinclair a été le premier juge autochtone au Manitoba et le deuxième au Canada.
Il a été coprésident de l’enquête sur la justice autochtone au Manitoba, qui visait à déterminer si le système judiciaire laissait tomber les Autochtones.
En tant que président de la Commission de vérité et réconciliation, il a entendu les témoignages de milliers de survivants des pensionnats indiens et le rapport final de la commission contenait 94 appels à l’action.
Sa mort lundi, à l’âge de 73 ans, a suscité des hommages partout au pays et un feu sacré a été allumé à l’extérieur du bâtiment législatif du Manitoba.
Des centaines de personnes sont venues saluer le tout premier dirigeant autochtone à être honoré lors d’une cérémonie commémorative nationale.
Photo : Radio-Canada / Natalia Weichsel
La gouverneure générale du Canada, Mary Simon, et le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, étaient présents pour saluer le tout premier dirigeant autochtone à être honoré lors d’une cérémonie de commémoration nationale.
Sa mort est une tristesse incommensurable pour notre pays et pour les innombrables vies qu’il a touchées.
» a déclaré Mary Simon lors d’un discours.
En tant que nation, honorons son héritage en poursuivant notre chemin vers la réconciliation. Nous nous souviendrons de lui. Son héritage est inestimable.
Dans une entrevue donnée plus tôt dans la journée, Mary Simon a insisté sur le combat constant de Murray Sinclair en faveur des populations autochtones du Canada.
Il a révélé de nombreuses injustices dans le système qui devaient être révélées afin de fonctionner et de résoudre ces problèmes qui ont tant affecté les peuples autochtones.
précise-t-elle.
Elle ajoute qu’il avait avec un esprit ouvert et écouté les gens raconter leurs histoires. Il était non seulement sage, mais aussi humble
.
Sa chaleur, sa générosité, son optimisme et son sourire nous accompagnent encore aujourd’hui
de son côté, a déclaré Justin Trudeau en s’adressant à la foule. Murray nous a réunis, il a rassemblé tout le pays avec une compréhension franche et sincère non seulement de notre histoire, mais aussi du chemin de réconciliation dans lequel nous sommes tous engagés.
La cérémonie était dirigée par le fils de Murray Sinclair, Niigaan Sinclair. Ce dernier a partagé les souvenirs qu’il garde de son père.
Quelle que soit la manière dont vous connaissiez mon père, c’était quelqu’un avec qui vous aviez immédiatement envie de lui rendre visite, de passer du temps à partager un repas ou d’écouter les nombreuses histoires qu’il racontait librement.
dit-il.
Il pense que son père était un pionnier qui brisait continuellement les plafonds de verre.
Il est le premier Autochtone à pénétrer dans des espaces comme les salles d’audience, les salles de réunion et les salles de classe à une époque où les Autochtones n’étaient pas les bienvenus.
soutient Niigaan Sinclair Cela signifie qu’il a passé beaucoup de temps à expliquer, enseigner, écouter et marcher aux côtés d’un pays qui ne voulait pas toujours entendre ce qu’il avait à dire.
Je suis en colère parce qu’il a souvent été la seule voix digne face à un mur d’insensibilité.
Finalement, une grande partie de ce pays est venue l’écouter, apprendre et agir avec lui, affirme Niigaan Sinclair.
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Le Centre Canada Vie a été transformé pour la cérémonie nationale commémorative de Murray Sinclair.
Photo : Radio-Canada / Natalia Weichsel
Lors de la cérémonie commémorative au Centre Canada Viede nombreuses personnes ont partagé leurs souvenirs de Murray Sinclair.
C’est un homme qui a tant apporté au Manitoba. À mon avis, c’est un homme qui a entamé une conversation sur la réconciliation nationale
» déclare Glenn Joyal, juge en chef de la Cour du Banc du Roi du Manitoba. C’est quelque chose qui constitue pour moi un impératif, une obligation
.
C’est un homme formidable.
Murray, je veux que tu saches que tu as donné beaucoup d’amour aux survivants, y compris à moi-même. Et aujourd’hui, je veux apporter cet amour à vous et à votre famille. Nous t’aimons. Nous, les survivants, t’aimons, Murray
» dit Geraldine (Gramma) Shingoose, une survivante des pensionnats.
Marie Wilson, qui a servi aux côtés de Murray Sinclair à la Commission vérité et réconciliation, affirme qu’il est important que le pays reconnaisse le travail de M. Sinclair.
Le Canada n’a pas une longue tradition de reconnaissance de grandes personnalités autochtones. Je pense que c’est un événement extraordinaire qui reflète une période de changement
dit-elle.
La nécrologie de M. Sinclair décrit son parcours en tant qu’homme autochtone né en 1951 dans l’ancienne réserve de Saint-Pierre. Son nom traditionnel Anishnabe est Mazina Giizhik oucelui qui parle d’images dans le ciel
.
En grandissant, Mazina Giizhik a connu le racisme, mais n’a jamais perdu son sens de l’espoir, du devoir et de la responsabilité.
indique le document.
Avec les informations de la Presse Canadienne
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