La classe internationale du lycée Melkior-Garré, à Cayenne, organisait ce samedi son quasi-traditionnel lavage de voiture. Une fois de plus, les étudiants internationaux de première année multiplient leurs efforts pour financer un échange culturel et linguistique à New York. N’importe qui peut les aider.
Une multitude de clés sont alignées sur un drapeau américain. Un peu plus loin, plusieurs voitures sont en train d’être polies. Ce samedi matin, à la place des discussions habituelles entre lycéens, des nettoyeurs haute pression et des aspirateurs se font entendre au lycée Melkior-Garré. Le tout au rythme de la musique émise par une enceinte posée au sol. Bienvenue au lave-auto du lycée ! C’est désormais une habitude : chaque année à la même période, les étudiants de première année organisent une matinée de lavage de voiture pour financer leur séjour aux Etats-Unis. Après une escale de deux jours à Miami, ils doivent rester à New York.
Créée en 2012, la classe internationale est une section d’excellence, accessible sur concours. « Chaque année, nous proposons aux étudiants de première année de participer à un échange avec l’école Ethical culture Fieldston à New York.indique Sophie Boucherot, professeur des Sciences de la Vie et de la Terre, qui les accompagne. Durant une dizaine de jours, chaque étudiant accompagne un « copain », camarade de classe, pendant ses cours. Hébergés en famille d’accueil, les étudiants se familiarisent avec le mode de vie, la culture et le programme scolaire américains. Ils ont aussi une mission : présenter les langues et cultures guyanaises.
Mais réaliser un tel projet a un coût : 60 000 euros au minimum cette année. Outre une subvention de la Collectivité Territoriale de Guyane, l’établissement s’appuie sur le financement des familles, pour un tiers de la dépense, et sur le produit des actions menées par les étudiants. : le célèbre lave-auto et la vente de friandises quotidiennes en font partie. « C’est un groupe très soudéreconnaît Sophie Boucherot. Seuls les étudiants de première année partiront, mais il y a des étudiants de deuxième ou de terminale qui sont là pour les aider. » Les étudiants sont également là. Autrefois de classe internationale, ils ont eu l’occasion de repartir dans le passé et sont venus apporter leur aide par solidarité.
Pour le prochain échange aux Etats-Unis début avril, 22 étudiants sont inscrits. Mais même si le financement parvient à être bouclé, rien ne dit que l’ensemble du groupe pourra s’envoler vers le pays de l’Oncle Sam. « Souvent, ce qui pose problème, c’est l’administration. »regrette Sophie Boucherot. En effet, selon sa nationalité, un étudiant peut être amené à demander un visa auprès de l’ambassade des États-Unis. Le plus proche est Paramaribo, au Suriname. L’année dernière, du fait de cette obligation de visa, sur 23 étudiants, seuls 15 ont pu se rendre à New York.
Bien au courant de l’actualité, les étudiants craignent que l’arrivée de Donald Trump au pouvoir ne rende les choses encore plus difficiles pour les demandes de visa… Néanmoins, ils continuent d’imaginer ce voyage. « New York est un rêve ! Lâcha Obens. La première fois que j’ai entendu parler de la classe internationale du lycée, c’était lors d’un reportage télévisé sur ce voyage. Petit à petit, j’ai découvert cette rubrique et son intérêt. J’aimerais mieux connaître la culture américaine et y utiliser mes connaissances. Tout me fait rêver : New-York, la Californie…» Comme Obens, Flavien fait partie de l’équipe de nettoyage automobile. Il pose un instant ses haillons.
« C’est vraiment excitant de préparer cet échange. J’ai hâte de voir la Statue de la Liberté, les plages de Miami. Je veux aussi vraiment voir comment les Américains réagiront avec les Français. Je joue beaucoup aux jeux vidéo et discute avec les gens, mais je n’ai jamais eu d’expérience réelle. Théophile va lui aussi découvrir les Etats-Unis pour la première fois et partage le même enthousiasme que ses camarades. « Cette section internationale représente plus d’heures de cours et de travail, mais j’ai envie de faire un peu de préparation et je pense que ça m’aidera »témoigne le lycéen.
Plus loin, Nathanaël, Bathilde, Nour, Marjane et Chloé utilisent le nettoyeur haute pression pour finir de nettoyer une voiture. ” Vingt ? Vingt-sept ? » Ils ne savent même pas combien ils se sont lavés ce matin. « C’est fatigant sous le soleil, mais il y a une bonne ambiance, de la musique. Et ça vaut le coup ! C’est New York ! »
De nouvelles actions de ce type seront à nouveau proposées par les étudiants et une cagnotte en ligne sera ouverte permettant à chacun de faire un don déductible des impôts.
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