Coup dur pour la ville d’Eymoutiers en Haute-Vienne, l’entreprise Deguillaume, placée en liquidation judiciaire, licencie ses 29 salariés. Les informations révélées par nos confrères du Populaire ce vendredi matin nous a été confirmé. Le fabricant de bennes et d’outils agricoles connaît d’importantes difficultés financières depuis la crise du Covid notamment. Les premières lettres de licenciement ont été envoyées jeudi 7 novembre.
“C’est une période vraiment difficile.”
La maire d’Eymoutiers Mélanie Plazanet exprime sa colère et sa déception. «C’est catastrophique. Les salariés sont affolés, démotivés. Pour nous, commune rurale de 2 000 habitants, cela représente un gros business. Je suis né là-bas, j’ai grandi avec Deguillaume, c’est un patrimoine matériel que nous essayons de préserver.
Benoit Masseux, 26 ans, chef d’équipe de soudage, est désormais au chômage. «Je perds tout. Ce n’est pas facile à prendre »souligne le jeune homme de 26 ans qui dit avoir toujours “Vu du Déguillaume” autour de lui. « Je suis un garçon de la campagne. J’ai grandi là-bas. Je m’investis dans la vie de l’entreprise, ça me fait mal au cœur de ne pas avoir réussi à arranger la situation. Voir les machines tourner, entendre les agriculteurs, je ne peux plus m’en passer. Nous connaissons le produit que nous vendons et nous en sommes fiers.
1,3 million de subventions publiques investies
Dans ce cas, le maire s’interroge sur l’absence de traçabilité des fonds publics accordés. En 2021, le constructeur, déjà en redressement judiciaire pendant la crise covid, est racheté par la société stéphanoise Steva. Une enveloppe publique de1,3 million d’euros a ensuite été libéré pour tenter de sauver la société de limousines.
« La région a prêté 500 000 euros d’avance remboursable, l’État 800 000 euros d’avance remboursable. Je suis très en colère parce que c’est avec nos dents qu’il a fallu obtenir l’aide. Je croyais, on me faisait croire, qu’il y avait des montages, des systèmes. soutient Mélanie Plazanet. La municipalité avait même acheté deux hectares de terrain pour y construire un nouveau bâtiment et améliorer les conditions de travail des salariés. “Où est passé l’argent public ? demande l’élu. « Pouvons-nous avoir un rapport sur tout cela ? »
Une entreprise criblée de dettes
En septembre 2023, David Dethoor est embauché par le groupe Steva comme directeur général du site, pour tenter de redresser la situation. “Je suis arrivé après le passage de cinq directeurs généraux”, témoigne le PDG. Il insiste sur la sensibilité du dossier gangreneux par un endettement très lourd auprès des fournisseurs. « Nous avions des dettes colossales, qui s’élevaient à 700 000 euros la première année, 1,4 million la seconde. Et depuis mon arrivée, la holding n’a injecté aucun argent dans Deguillaume. Nous sommes une équipe qui a travaillé puisque nous sortons cinq machines par semaine au lieu de trois »argumente David Dethoor.
L’espoir d’un acheteur ?
“Il a redressé la boîte. acquiesce la maire d’Eymoutiers Mélanie Plazanet. « Il a réduit sa dette en quelques mois, augmenté le nombre de commandes et nous avons pensé que cela pourrait devenir une véritable entreprise prospère. » Les efforts de la direction du site sont court-circuités par les fragilités financières du siège. En mars 2024, Steva est placé en redressement, « nous avions la bonne personne, mais pas au bon moment », soupire l’élu.
Déterminée à ne pas baisser les bras, Mélanie Plazane espère toujours trouver un repreneur : « Nous en sommes très fiers chez nous car l’entreprise est une grande entreprise et nous savons que son image nationale est très bonne. Nous ne devons pas abandonner cela.
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