“Exemplarité” du CRR
L’Epudf est pourtant une Église : pourquoi ne pas avoir choisi de rejoindre une organisation créée par une autre Église ?par exemple l’Inirr (Instance nationale indépendante pour la reconnaissance et la réparation), créée par l’Église catholique en France ? « Nous avons bien réfléchi, nous avons comparé les cas, répond Emmanuelle Seyboldt, L’Inirr est en contact direct avec les victimes mais ne joue pas le rôle d’intermédiaire, il ne fonctionne pas comme un tiers qui se tournera vers la communauté.
L’Epudf n’a pas lui-même créé sa propre instance écouter et réparer en raison des ressources financières et humaines que cela représente, nous dit son président. Si l’Epudf est la plus grande Église protestante de France, cela correspond à 400 paroisses. Une réalité qui n’est pas comparable à celle du catholicisme dans notre pays. Par ailleurs, le choix du CRR a également été guidé par le fait que son action est perçue comme “copie”selon Emmanuelle Seyboldt.
Le choix du CRR de s’appuyer sur la justice réparatrice a été important dans l’approche de l’EPUDF. Au sein des Églises protestantes qu’elle représente, cette forme de justice est mise en avant depuis une vingtaine d’années dans le cadre de l’aumônerie pénitentiaire. “C’est quelque chose qui nous touche car les mots sont au cœur de cette justice, confie Emmanuelle Seyboldt. Nous sommes convaincus que la parole peut réparer le vivant, la parole reçue, crue : ne serait-ce que cela, elle fait 90% de la réparation. Nous pensons que cela fait des miracles !
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