Un homme soupçonné d’être à la tête des passeurs impliqués dans le naufrage du bateau de migrants qui a fait au moins 25 morts la semaine dernière entre les Comores et Mayotte a été interpellé, a annoncé ce vendredi 8 novembre la gendarmerie comorienne.
« Le chef du réseau des passeurs, propriétaire du bateau qui a chaviré, a été arrêté jeudi à Anjouan »l’île comorienne la plus proche de Mayotte, a indiqué à l’AFP le colonel Ahmed Tachfine.
Le suspect « reconnaît être propriétaire du bateau et avoir acheté tout le matériel nécessaire au voyage »a ajouté le colonel de gendarmerie, précisant qu’il s’agit d’un Comorien de 37 ans et résident de Mayotte.
L’un des cinq survivants du naufrage, survenu le 1er novembre, a déclaré à l’AFP que les passeurs avaient coulé le bateau transportant une trentaine de personnes avant de prendre la fuite en vedette rapide.
L’homme arrêté risque jusqu’à 10 ans de prison pour appartenance à un groupe criminel organisé ainsi que trois ans pour transport illégal de passagers, sans compter d’éventuelles poursuites pour homicide, selon le code pénal comorien.
« Les deux passeurs qui ont été transférés sur un autre bateau sont désormais identifiés et activement recherchés »ajouta le gendarme.
Au moins 25 personnes sont mortes dans ce naufrage selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) mais la gendarmerie comorienne n’en a dénombré que 17, a-t-elle précisé.
Le rescapé du naufrage, interrogé par l’AFP, est un jeune Comorien de 19 ans qui souhaitait retourner à Mayotte où il a vécu six ans avant d’en être expulsé en mai.
Il a expliqué qu’il ne devait la vie qu’à sa maîtrise de la natation et à son aide aux pêcheurs du lendemain.
Deux autres naufrages meurtriers de type « kwassa kwassa » ont eu lieu ces trois derniers mois dans la même zone, où seulement 70 kilomètres séparent Anjouan et Mayotte.
Le bras de mer séparateur est une route migratoire particulièrement meurtrière. Un an après le rattachement de Mayotte aux départements français en 2011, un rapport sénatorial estimait entre 7 000 et 12 000 le nombre de personnes décédées ou disparues lors d’une tentative de traversée sur la période 1995 à 2012.
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