Par
Jean-Philippe Massieu
Publié le
8 novembre 2024 à 7h48
Voir mon actualité
Follow La Presse de la Manche
jeudi 7 novembre 2024 à Paris, la plupart professionnels du secteur des courses de chevauxde la bénévoles de l’hippodrome de la Fédération des courses de Basse-Normandie et les étudiants duEcole Afasec à Graignes ont été mobilisés parmi les 6 000 manifestants (selon les organisateurs) ayant défilé contre la surtaxation des courses hippiques.
Déjà près d’un milliard versé chaque année
Aucune course hippique n’était organisée ce jeudi en France. Cela ne s’est produit qu’à deux périodes dans l’histoire récente : quelques semaines lors du premier confinement dû au Covid et pendant la Seconde Guerre mondiale.
En situation normale, 16 000 courses sont organisées chaque année en France, tous les jours de l’année. Autofinancé, du moins jusqu’à présent, grâce aux 9% prélevés sur les mises.
Jeudi, des dizaines de bus avaient été affrétés par les dix fédérations hippiques régionales. Deux sont partis de La Manche : un de Carentan, l’autre de Villedieu-les-Poêles.
L’Afasec, l’organisme de formation de référence aux métiers des courses et de l’élevage hippique en France (financé également grâce à la part des paris qui revient au secteur), s’est pleinement associé au mouvement en organisant une journée blanche sans enseignement dans toutes ses écoles. à travers la France, dont celui de Graignes, le premier du genre en France ayant été créé en 1974.
Plusieurs des collaborateurs, résidents et apprenants du site de la Manche ont également fait le déplacement en bus pour Paris jeudi, en compagnie du directeur Pascal Launey en tête : « À la manifestation contre cette taxe qui menace tout un secteur. En route pour soutenir toute une profession», a-t-il posté sur X plus tôt ce matin.
Des milliers d’emplois menacés
Dans le cortège qui était précédé de deux chevaux de Mario Luraschi (l’un monté et l’autre attelé à un sulky), on a pu reconnaître Pierre Levesque, Emmanuel Varin, François Lagadeuc, le courtier et éleveur Michel Gasselin, le maréchal-ferrant Christian Avenel, présidents de plusieurs des une quinzaine d’associations gérant les hippodromes de la Manche (le département de France qui en compte le plus !), plusieurs membres de la famille Lécuyer, Thierry Lardillier et bien d’autres.
Certes, le gouvernement doit trouver 60 milliards d’économies.
Mais l’industrie des courses hippiques, grâce aux paris, verse déjà chaque année 950 millions à l’État et 12 millions à communautés locales disposant d’un ou plusieurs des 233 hippodromes français sur leur territoire.
Dans le Cotentin, la Ville de Cherbourg-en-Cotentin et l’Agglo Le Cotentin ont reçu 20 000 € chacune (40 000 € au total) pour l’année 2023.
De multiples rebondissements à l’Assemblée nationale
Le projet de surtaxation des paris hippiques a connu de multiples rebondissements, des retraits aux réintroductions d’amendements ou sous-amendements jusqu’au rejet lundi, grâce au vote à l’Assemblée nationale.
Ce secteur « est véritablement au cœur de nos territoires, de Normandie et la Manche en particulier. Là augmentation de la fiscalité initialement prévu par le gouvernement aurait abouti à pertes estimé à près de 40 millions d’euros, soit une baisse de revenus de 6 à 7% pour acteurs agricoles du secteur des courses. Heureusement, notre détermination a permis d’éviter cette augmentation. Restez à Sénat confirmer notre vote », a déclaré lundi le Manche MP Philippe Gosselin.
D’autres députés ont exprimé jeudi leur soutien à la fin de la mobilisation, Place Vauban. Contacté jeudi soir, Pierre Lévesque (from Beuzeville-la-Bastille, Manche, and un des plus grands palmarès du trot français) s’est félicité d’une « très forte mobilisation pacifique, d’une belle solidarité entre nos sociétés mères et un accueil chaleureux de la part députés derrière les invalides. »
Paris hippiques : un jeu pas comme les autres
Malgré tout, le secteur craint l’article 49.3 que le Premier ministre pourrait dégainer à la fin du processus législatif, ce qui pourrait réintroduire la surtaxe.
Sauf que les paris hippiques ne sont pas un jeu de hasard comme les autres : ils permettent, en proposant 16 000 compétitions annuellespour entretenir (très souvent survivre) des écuries et des fermes d’élevage dans toute la campagne française.
L’industrie des courses de chevaux en France maintient entre 40 000 et 60 000 emplois directs et indirects dont environ 16 000 en Normandie.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias préférés en vous abonnant à Mon Actu.
Related News :