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“Je ne voulais pas avoir de regrets ou de remords dans 10 ou 15 ans”

10e Vendée Globe : une édition 2024 de tous les superlatifs, avec un Belge au départ

Denis Van Weynbergh, parlez-nous brièvement de votre parcours de marin depuis vos débuts jusqu’aux pontons des Sables d’Olonne ?

«C’était un cheminement classique. Tout a commencé en famille, en Méditerranée, avant de se lancer dans la vie professionnelle. Après des études de sciences politiques, j’ai travaillé comme moniteur de voile à l’UCPA, bénévole pour Médecins sans frontières, travaillé comme journaliste… La voile a toujours fait partie de ce voyage, surtout depuis 2001 où j’ai participé à la mini-transat. Je n’avais jamais fait de course au large ni de course du tout. ailleurs A cette époque, la voile faisait toujours partie de mes différentes activités et métiers. Une somme de compétences qui sert aujourd’hui les objectifs du projet en cours Après avoir porté plusieurs casquettes lors de mes différents projets en Class40 ou en Imoca. , pour la première fois, j’ai réussi à tout mettre dans le même schéma et à assembler le puzzle.”

Dans un coin de votre imaginaire, le Vendée Globe est-il présent depuis longtemps ?

« J’ai revendu mon entreprise pour me consacrer uniquement à la course au large. Je ne voulais pas me dire dans 10 ou 15 ans, sur mon canapé, que j’aurais dû, si j’avais su… Je ne voulais pas avoir de regrets, ni de remords. J’étais à un tournant de ma vie, probablement le moment de faire une introspection. Quitter mon milieu professionnel où je ne m’amusais plus. Et si cela ne réussit pas. , au moins j’aurai atteint la fin du rêve.

After the Route du Rhum, the Transat Jacques Vabre, the Vendée Globe, is this the ultimate challenge?

« Oui, à partir du moment où on se dit qu’on veut devenir skipper professionnel, il n’y a rien de plus haut que l’Everest des mers. Il faut acheter un bateau, le financer, aller voir les banques, les sponsors. C’est un long processus. Depuis 2018, date à laquelle j’ai acquis le bateau du Hongrois Nador Fâ, le Vendée Globe était en vue. C’était l’objectif du projet dans sa version globale. Être là dimanche ne vient pas du ciel. Il y a eu le parcours tortueux de la qualification. Depuis 2021, nous sommes à 200% sur le projet pour lequel nous avions défini différentes victoires.

Alors se lancer dans l’Everest des mers est une succession de victoires ?

« La première, c’était d’annoncer que nous souhaitions faire le Vendée Globe. En Belgique, quand vous en parlez, les gens vous prennent souvent pour un comédien, ils vous disent que c’est impossible. La deuxième était de se qualifier. En juin dernier, lorsque la qualification a été obtenue, nous l’avons célébrée jusqu’au début juillet. Depuis, nous sommes constamment en mouvement. Enfin, la troisième victoire serait évidemment d’être le premier skipper belge à boucler le tour du monde, à franchir la ligne fin janvier début février 2025 en remontant le canal sous les lumières du Bengale. De manière plus utopique, il s’agirait de remporter un jour le Vendée Globe mais le projet n’a pas été initié dans ce but. Tous les choix ont été faits pour rendre le bateau le plus fiable possible. Ce n’est pas une Formule 1, c’est un 4×4. Le bateau a fait ses preuves lors de l’édition 2016. Depuis, évidemment, de nombreuses améliorations ont été apportées au bateau au niveau des voiles, de l’hydraulique et des équipements électroniques.

A quelques heures du départ, comment vous sentez-vous psychologiquement et physiquement ?

« Il n’y a pas de stress particulier, d’autant que la météo est plutôt clémente pour les premiers jours avec une route établie pour l’instant vers les îles Canaries. Ensuite, nous improviserons selon les conditions. Le bateau est prêt. Moi aussi si on peut un jour dire que nous sommes prêts à 100%. Nous apprenons tout le temps. J’ai parcouru plus de 20 000 milles avec le bateau. les choix que nous avons faits en termes de durabilité et de fiabilité ont été les bons, même si nous avons parfois été un peu en retard en termes de timing et de temps par rapport aux premiers. Nous sommes dans le top 10 des bateaux qui ont navigué. le plus de milles en deux ans Et même si on court avec des pièces obsolètes, il était important de les faire, pour accumuler du temps en mer après avoir dû renoncer au Vendée Globe en 2020 faute de budget.

Denis van Weynbergh a bouclé sa deuxième transatlantique en sept semaines

Vous allez défier les redoutables mers du Sud, cela suscite-t-il une appréhension particulière ?

“Non. Je ne suis pas encore dans cette perspective. C’est plutôt l’excitation de la découverte qui prévaut en ce moment. Dans l’imaginaire, on pense parfois au Point Némo, le point le plus éloigné de toute terre ou de l’Océan Indien à la réputation compliquée. Cela dit, c’est sans doute aussi l’une des dernières aventures humaines qui existent sur notre planète mais il y a aussi la concurrence dimension car on veut toujours dépasser celui qui est devant. s’il est équipé de foils (rire) mais je ne suis pas au départ d’un classement auquel cas, il faudrait établir plusieurs catégories (rire). Je fais aussi le Vendée Globe pour ce petit supplément d’âme qu’on ne trouve pas ailleurs, selon les marins qui ont réalisé plus d’un tour du monde… »

 
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