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Moselle Open : Halys, l’âge de raison

Avoir un signe d’espoir pour le tennis français sur le dos n’est pas un cadeau. Quentin Halys est bien placé pour le savoir. Il le traîne depuis sa victoire en 2010 aux Petits As, l’équivalent du Championnat du monde des 13-14 ans. Alors finaliste de l’US Open et numéro 3 mondial chez les juniors, le Français était attendu pour succéder aux quatre « Mousquetaires » des temps modernes : Jo-Wilfried Tsonga, Gaël Monfils, Gilles Simon et Richard Gasquet. Un défi de taille qu’il n’a malheureusement pas su relever, malgré ses qualités évidentes. “Il a un gros service, un bon coup droit, mais surtout un sens du jeu, beaucoup d’aisance tactique, et un très bon œil”, a déclaré Aloïs Beust, l’un de ses entraîneurs à l’Insep, dans les colonnes de Ouest- . « C’est un garçon intelligent. Il sent le jeu et se pose les bonnes questions sur le terrain. Il sait prendre le ballon très tôt et possède un bon sens de l’anticipation. Il arrive à trouver des zones intéressantes, à jouer fair-play”, a ajouté Bruce Liaud, son ancien entraîneur au centre France de Poitiers.

En vérité depuis 2022

Trop cérébral, Quentin Halys a mis du temps à digérer le passage chez les professionnels, se distinguant davantage sur le circuit secondaire avec sept Challengers remportés au total dans sa carrière. Il lui a fallu attendre mi-2022 et son 26e anniversaire pour enfin briser le mur des cent. Le Parisien est même monté à 61e mondial en janvier 2023, enchaînant par un huitième de finale au Masters 1000 de Miami, puis par une première demi-finale ATP, sur la terre battue d’Estoril, mais son irrégularité et ses problèmes physiques le font replonger au-delà des 200e place mondiale, après la saison 2024 sur terre battue.

Première finale ATP en 2024

Quentin Halys aurait pu baisser la tête et ne jamais se relever. Mais le protégé d’Olivier Malcor, son nouvel entraîneur, n’est pas du genre à s’apitoyer sur son sort et va prendre les remontées mécaniques à une vitesse vertigineuse. « Je me suis restructuré, je suis reparti un peu de zéro, dans mon projet, avoue-t-il. Issu des qualifications, il a passé deux tours lors du tirage au sort final à Wimbledon, s’emparant notamment du scalp de Karen Khachanov avant d’enchaîner sa première finale ATP sur la terre battue de Gstaad (Suisse). Richard Gasquet ou l’Allemand Jan-Lennard Struff ne peuvent lui résister. Seul l’Italien Matteo Berrettini, ex-Top 10, l’empêche de soulever le trophée. Il continue sur sa lancée cet automne avec deux finales sur les Challengers de Rennes et Mouilleron-le-Captif.

Cours de français sur ce Moselle Open

Sur ce Moselle Open, il ne semble pas satisfait et ne semble pas vaincu par la fatigue comme tant de joueurs, épuisés en fin de saison. ” Je me sens bien. Je fais partie des joueurs qui gagnent le plus de matchs en ce moment. La confiance est clairement de mon côté. La fatigue attendra », expliquait-il hier après sa victoire sur Pierre-Hugues Herbert. Son quatrième match à Metz contre un Français. Clairement, le plus dur. Car auparavant, il n’avait fait qu’une bouchée de Matteo Martineau, Grégoire Barrère en qualifications et de l’heureux perdant Théo Papamalamis au premier tour du tableau final. Et le championnat de France ne s’arrête pas là pour lui puisqu’il retrouve aujourd’hui un autre joueur en feu en cette fin de saison : le Nîmois Benjamin Bonzi, avec qui il a remporté Roland-Garros chez les juniors. Un petit meurtre entre amis pour une mi-temps dans un tournoi plus ouvert que jamais. « Je me sens chez moi dans les tournois ATP 250, ce qui n’était pas le cas en début d’année. Même par temps chaud, je sais quoi faire. J’ai l’impression de mieux contrôler mon tennis et mes nerfs. Je pense que mon niveau est meilleur qu’à 61 anse. Il me reste trois matchs pour aller au bout, c’est l’objectif. Et confirmer ainsi quelque part les belles promesses de l’adolescence…

Bonzi, symbolique d’abord

Aperçu mardi 5 novembre lors d’un gala de charité à Oslo, Casper Ruud était 24 heures plus tard sur le court de l’Open de Moselle, malgré sa qualification pour le Masters de Turin qui réunit les huit joueurs de la saison et cela est tout à son honneur. Le Norvégien a pris son jet privé dans la matinée pour arriver à Metz, mais n’était pas forcément dans la forme de sa vie. Il subit la loi de Benjamin Bonzi, qui signe un dix-huitième succès en dix-neuf matches, mais réalise surtout le premier Top 10 de sa carrière. « Sur le papier, c’est la plus belle victoire de ma carrière, même si ce n’est pas mon match le plus abouti », reconnaît-il avant de donner son avis sur le match de son adversaire. « C’est la première fois que je l’affronte. Je n’ai aucun point de comparaison. On sait que le indoor n’est pas sa surface préférée. Était-il à fond ? Je ne sais pas. Le plus important pour moi était de ne pas tomber dans un faux rythme et de croire qu’il allait me donner le match. »

Halys mène aux points, Bonzi peut y croire

Quentin Halys et Benjamin Bonzi croiseront le fer pour la cinquième fois de leur carrière. Le Parisien mène aux points avec trois victoires à un, mais les Nîmois ont remporté leur dernière confrontation, lors du premier tour de l’US Open 2023. « Je l’avais oublié », avoue ce dernier avant de préciser. « Nous sommes de la même année (1996). Nous nous connaissons depuis de nombreuses années. Je ne parle pas seulement du tennis. C’est un bon match à jouer, nous sommes tous les deux pleins de confiance et dans une bonne dynamique. Que le meilleur gagne ! »

 
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