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Deux policiers condamnés à quatre ans de prison pour une fusillade grave après avoir refusé d’obtempérer en Seine-Saint-Denis

Deux policiers ont été condamnés, jeudi 7 novembre, par le tribunal correctionnel de Bobigny, à quatre ans de prison pour avoir grièvement blessé un automobiliste et son passager après avoir refusé d’obtempérer en août 2021 en Seine-Saint-Denis. Âgés de 30 et 33 ans, ils sont par ailleurs interdits définitivement de servir dans la police nationale et de port d’armes pendant cinq ans.

Le tribunal a considéré que les policiers, qui ont tiré huit balles en six secondes, “ne pouvait pas se prévaloir de l’article 435-1 du code de la sécurité intérieure”qui régit l’usage des armes par les forces de l’ordre, car elles n’étaient pas “pas en uniforme” est munis d’“insignes et brassards (…) apparent “ lors de cette intervention nocturne.

« De plus, il n’y a pas non plus de légitime défense lorsque vous utilisez vos armes »a ajouté Dominique Pittilloni, le président du 14e chambre correctionnelle du tribunal de Bobigny, mettant en avant un “disproportion entre les tirs qui ont grièvement blessé les victimes et le comportement du conducteur”.

“C’est une décision que nous ne comprenons pas et dont nous faisons immédiatement appel”a réagi jeudi auprès de l’Agence -Presse (AFP) leur avocat, Me Laurent-Franck Liénard. Lors du procès début octobre, le procureur a requis un an de prison sous surveillance électronique.

Nordine, la conductrice du véhicule, a versé quelques larmes en écoutant les délibérations. Atteint de cinq balles au ventre, aux bras, à l’aine, à l’artère fémorale et au thorax, il s’est vu prescrire 127 jours d’incapacité totale de travail (ITT). Il est depuis handicapé et a perdu 10 centimètres à un de ses bras. Des fragments de balle restent dans son corps. Merryl, la passagère, a reçu une balle, s’est fait enlever la rate et a subi 100 jours d’ITT.

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Huit balles tirées en 6,25 secondes

“Merryl est satisfaite que la culpabilité ait été constatée, elle trouve que l’interdiction d’exercer la profession de policier est adaptée aux faits”a déclaré à l’AFP son avocat, M.e Marine Allali, qualifiant cette décision de“inédit”.

“Pour l’avenir, sur la manière dont les policiers ont le droit d’utiliser leurs armes, il est important que le tribunal adopte une vision purement légaliste de l’article 435-1”a estimé l’avocat de Nordine, Me Margot Pugliese. Pour son deuxième avocat, Vincent Brengarth, « Justice a enfin été rendue pour Nordine, dans une affaire qui a commencé avec son accusation et un déséquilibre complet dans la procédure ». Dans le cadre d’une procédure accessoire née des mêmes faits, Nordine a été condamnée en appel à deux ans de prison pour refus aggravé d’obtempérer et violences volontaires.

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L’équipage de la brigade anticriminalité (BAC) de Stains, en tenue civile et dans une voiture banalisée, a procédé à ce contrôle dans la nuit du 15 au 16 août 2021, en Seine-Saint-Denis. Une vidéo amateur, largement diffusée sur les réseaux sociaux, a capté une partie de l’intervention qui a suivi un premier échange entre les fonctionnaires et le conducteur ivre.

L’un des policiers tente de pénétrer dans l’habitacle de la voiture. Le conducteur engage la marche arrière. Les deux policiers ont tiré à plusieurs reprises, visant l’automobiliste. Huit balles sont tirées en 6,25 secondes. Les deux brigadiers ont utilisé leurs armes pour la première fois. Lors du procès, ils ont insisté sur le fait qu’ils estimaient que leur vie était en danger.

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« N’aurait-il pas été préférable de laisser partir le véhicule ? » »leur a demandé le président. « Au début, j’ai essayé d’arrêter le conducteur (…). Quand je prends la décision d’utiliser une arme, je n’ai pas le choix. »a répondu le policier qui a tiré à trois reprises. “Nous n’avons jamais voulu que les choses se passent comme ça”» expliqua son collègue. L’intervention a eu lieu trente minutes avant la fin de leur quart de travail.

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