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étagères vides, difficile de manger à Maripasoula

La Guyane a été touchée par une grave sécheresse ces dernières semaines. Le transport en pirogue est quasiment à l’arrêt et l’approvisionnement des communautés fluviales est difficile. À Maripasoula, certains rayons sont vides dans les supérettes du village et il est difficile pour les habitants de se procurer de la nourriture.

Laura Philippon/Emma Chevaillier/Sefian Deie


Publié le 7 novembre 2024 à 5h45

« Je viens de payer 7 euros pour une bouteille de jus de deux litres », s’exclame Noni, 19 ans. Tout est cher ! »

Noni sort de l’une des trois supérettes de Maripasoula. La semaine dernière, elle a traversé le fleuve pour faire du shopping au Surinam. “C’est cher aussi et ils manquent de produits” remarque la mère de trois enfants.

Depuis 18 mois, la Guyane est confrontée à un déficit pluviométrique qui aggrave la sécheresse actuelle. Ces dernières semaines, il n’a pas plu sur le Maroni. Le niveau de la rivière continue de baisser,

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Le niveau très bas du fleuve Maroni à Maripasoula

©Laura Philippon

“Moins de 5 cm d’eau par jour”souffle un chef coutumier du Haut-Maroni.

Le saut de Mankaasiaba – l’homme allongé en travers – porte bien son nom car il est devenu infranchissable. Ici, le transport des canoës est quasiment à l’arrêt. L’accès par voie fluviale à la plus grande commune de est désormais quasiment impossible.
L’approvisionnement se limite au fret aérien et dans le village, les produits frais et les produits de première nécessité commencent à se raréfier.

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Offre de fret aérien limitée à Maripasoula

©Laura Philippon

Le 31 octobre, la préfecture a lancé un plan ORSEC eau pour coordonner l’acheminement des denrées alimentaires vers les communes isolées, mais les effets sur place tardent à se faire sentir.

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Filomin Manotini, professeur au collège Maripasoula.

©Laura Philippon

« Il manque beaucoup de produits dans les rayons », constate Filomin Manotini, professeur au collège de Maripasoula. Je prends ce que je trouve, du pain, des pâtes. Je viens de faire 39 euros de courses mais je n’ai pas grand chose dans mes sacs.

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Privilégier les produits pour enfants

©Laura Philippon

Pas de bouteille d’huile, pas de pack d’eau, les produits manquent dans les rayons des supermarchés et ceux qui restent sont à des prix exorbitants. Le sac de riz de 5 kilos coûte 30 euros, la boîte de lait en poudre pour enfants coûte 26 euros, le pack d’eau coûte 18 euros lorsqu’il est disponible et les bouteilles de gaz rares encore en vente à Maripasoula sont au prix de 100 euros.

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Rosiane Agelisas, membre du collectif Apache qui milite pour le désenclavement de la Guyane

©Laura Philippon

“Il y a des choses que je n’achète plus, le riz est devenu trop cher, je privilégie les produits pour mes enfants”explique Rosiane Agelisas, membre du collectif Apachi qui milite pour le désenclavement de la Guyane.

Selon le collectif Apachi, la sécheresse et ses difficultés d’approvisionnement auraient dû être anticipées par l’Etat. Rosiane Agelisas dénonce également le manque de contrôle des prix.

D’un budget « courses » habituel de 80 euros par semaine, cette maman dépense désormais près de 150 euros pour remplir son frigo.

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