C’est dans une ferme d’élevage qu’Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, a choisi de réunir ce mercredi 6 novembre 2024, certains de ses adhérents, peu avant le Conseil fédéral qui a réuni 150 élus locaux du syndicat majoritaire, en Changé, près de Laval (Mayenne).
Un rendez-vous sur le terrain, ici chez Cyril Moussu, à Courbeveille, comme il le fait deux fois par semaine, pour prendre le pouls des agriculteurs. Comme un parfum de campagne, à quelques semaines des élections qui se tiendront aux Chambres d’Agriculture.
L’occasion d’un souvenir pour le producteur céréalier de Seine-et-Marne “résilience” du système de polyculture et d’élevage, “une singularité française qu’il faut valoriser”. Et aussi de confirmer que de nouvelles actions seront bien organisées à partir de mi-novembre… tout en précisant que les travaux (semis, récoltes) n’étant pas encore terminés, cela aurait forcément un impact sur le « niveau de mobilisation ».
Une mobilisation contre le Mercosur
Une chose est sûre : ces actions viseront avant tout à s’opposer à la signature d’un accord commercial entre l’Union européenne et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), les 18 et 19 novembre.
« La demande des parlementaires [200 députés ont appelé le gouvernement à bloquer la conclusion de l’accord N.D.L.R.] c’est une bonne chose, mais maintenant nous voulons de la cohérence de la part de Bruxelles, explique Arnaud Rousseau. Nous n’accepterons pas que la production agricole importée ne respecte pas le cahier des charges qui s’applique aux agriculteurs français. »
« Il faut sortir de notre naïveté » a ajouté le président du syndicat, par ailleurs assez prudent dans son commentaire relatif à la victoire de Trump à l’élection présidentielle américaine. « C’est un défi pour l’agriculture française, dit-il. Nous allons maintenant voir comment il veut protéger le marché américain et comment il gère les distorsions de concurrence. »
“J’ai eu un coup de fil de M. Besnier”
Au niveau national, si la FNSEA salue la mise en place d’un contrôle administratif unique, « alors qu’aujourd’hui certains agriculteurs ont jusqu’à cinq contrôles par an »elle attend «la réalisation des annonces»que ce soit pour les indemnisations pour faire face aux problèmes de santé, le dossier des retraites, la simplification des normes, etc.
Cette conférence de presse donnée au moment de la traite, dans une ferme laitière, a aussi été l’occasion de revenir sur l’annonce récente de Lactalis, qui a décidé de réduire sa collecte de 9% en dénonçant des centaines de contrats avec des agriculteurs de l’Ouest (pas de Mayenne). «J’ai reçu un appel téléphonique de M. Besnier (le président du groupe laitier mayennais) peu avant l’annonce, a expliqué Arnaud Rousseau. Il m’a dit qu’il ne voulait laisser aucun producteur derrière lui et que cela lui permettrait de mieux payer son lait. Nous serons vigilants pour garantir que les engagements soient tenus. »
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